Pensée, conscience, savoir, intelligence.
3 - L'instinct et le subconscient
L'instinct Dans les expressions de la vie courante nous utilisons fréquemment le mot "instinct". L'instinct désigne, dans son sens générique, le moteur de certaines "tendances naturelles", tel l'instinct grégaire qui pousse les animaux (et aussi les Hommes) à vivre en groupes, l'instinct de conservation qui définit une attitude de "sursaut" visant à protéger l'individu d'un danger qui menace sa survie. L'instinct sexuel est une tendance que portent en eux tous les individus du règne animal. Il détermine les comportements spécifiques et invariants propres à chaque espèce; il tend à maintenir la perpétuation de ces espèces. De cet instinct, il ne me semble pas que nous ayons véritablement conscience, sauf comme maintenant, lorsque nous nous arrêtons pour y réfléchir. Cet instinct s'exprime, sans intervention réfléchie; il est, de ce fait, fonctionnel dans l'ensemble du règne animal. Il est inné pour une large part et s'est inscrit dans le patrimoine de la mémoire au cours du processus évolutif du phylum. Il sert à provoquer les réflexes essentiels, nécessaires à la survie de l'espèce: alimentation, défense, reproduction.
Le subconscient La vie courante a donné un deuxième sens au mot instinct, une sorte d'extension qui est cependant de nature très différente de ce que nous venons de voir ci-dessus. Cette extension de l'instinct prend, chez l'Homme, le sens d'intuition, de connaissance spontanée. Certaines personnes plus que d'autres, agissent, choisissent, prennent des décisions, spontanément, sans réfléchir, en se "fiant à leur instinct". Nous ne sommes plus dans le cas du réflexe de survie mais dans celui des choix volontaires. Ici les décisions, au lieu d'être analysées, pesées, réfléchies, se prennent par une sorte de raccourci paresseux. Le raccourci consiste pour l'individu à se dire: "J'ai un choix à faire mais je ne sais pas comment analyser le processus qui m'amènerait à la bonne décision, (ou tout simplement, je ne veux pas le savoir). Pourtant, quelque chose (dont je n'ai pas la moindre idée...) me dicte le choix qui est à faire ! Ce quelque chose c'est mon instinct". Ici, l'instinct est, en réalité, l'expérience accumulée par l'individu (la somme des savoirs acquis et les valeurs morales accumulées), mais cette expérience n'apparaît pas sur le "devant de la scène". L'arrière scène c'est le subconscient. Ce deuxième sens de l'instinct est acquis et non plus inné. Lorsque l'individu est à nouveau placé devant un choix à faire, devant une décision à prendre, s'il ne se contente plus de se fier à son instinct, mais utilise les capacités de son cerveau pour réfléchir, alors on entre dans le processus de la pensée véritable. On entre en même temps dans le domaine de la conscience et de la créativité.
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