L' autre voie Rêver
d'un autre monde est facile,
Une transition douce par l'autogestion locale
1.
Une révolution ça se construit
"Prendre à un enfant, un jouet auquel il ne s'intéresse pas, pour le donner à un autre enfant, ne posera généralement pas de problème. Mais tentez donc de lui arracher celui avec lequel il s'amuse!". Henri Laborit Supprimez l'accès au stade, la télé et le smartphone… à l'homme du 21ème siècle et vous réunirez les conditions suffisantes pour une révolution instantanée. Une révolution rapide et expéditive… qui prendrait fin aussitôt les droits récupérés. Ce type de "révolution" n'est en réalité qu'une révolte. Les conditions pour une révolution en profondeur passe par un changement des habitudes et un changement culturel; conditions qui ne seront pas aussi faciles à réunir. Il faudra débattre, argumenter, combattre les arguments adverses pour convaincre et emporter l'adhésion. Aussi, la meilleure voie ne sera certainement pas la voie abrupte et violente mais au contraire la voie par l'exemple, la voie locale dans laquelle chacun pourra se sentir concerné.
L'autogestion, au sens littéral, est la gestion par soi-même et pour soi-même, en dehors de la hiérarchie classique dirigeants-dirigés, décideurs-exécutants. Appliquée au processus de production dans l'entreprise, c'est la disparition de la hiérarchie dans la conception, l'organisation et l'exécution des tâches au profit de l'implication et la responsabilisation collective. Appliquée dans le domaine public c'est la possibilité d'organiser la vie sociale, en décidant collectivement de ce qui est bien à faire, des moyens qu'on se donne pour faire, et de comment on réalise ce qu'on a décidé de faire. L'autogestion est beaucoup plus qu'une participation aux débats (je donne mon avis). Elle est caractérisée par la réappropriation du processus de décision (mon avis compte dans les décisions) et par l'implication dans les choix qui sont faits (je suis responsable du résultat de ces choix et je les assume). L'autogestion est une pratique que beaucoup d'entre nous appliquons déjà lorsque nous adhérons à une association et surtout lorsque nous nous impliquons dans son fonctionnement.
Les associations constituent un premier maillon et un premier exemple de la démocratie participative. Au fur et à mesure de notre implication dans la vie de l'association, nous tendons vers l'autogestion. Les dirigeants sont élus en assemblée générale et ils restent proches des adhérents de base. Ils nous rendent des comptes et nous pouvons contrôler leur action. A l'intérieur d'une association les adhérents se "mouillent" et prennent en charge le fonctionnement et la gestion des affaires qui les concernent. Lorsque nous exécutons une tâche nous ne le faisons pas sous la contrainte, ni sur ordre. Nous pouvons accepter ou refuser ces tâches. Notre rémunération n'est pas un salaire mais la satisfaction d'une réussite collective lorsque nous atteignons ou dépassons les objectifs que nous avons librement choisis.
... dans l'administration locale en instaurant la démocratie participative
Municipalités et communautés de communes sont les terrains où peut être expérimentée la démocratie participative, à la condition que les décisions adoptées fassent suite aux débats sans qu'elles ne soient confisquées par les élus. Et le meilleur moyen pour cela est que les représentants de cet échelon soient déjà élus avec un mandat impératif. Exemple: En 2014, la maire de Paris, Anne Hidalgo a mis en place un budget participatif représentant 2,9 % du budget d'investissement de la ville. On ne peut que louer ces initiatives qui font penser à un début d'autogestion. Mais elles restent pour l'instant très limitées et il faut faire attention de ne pas se laisser leurrer par l'effet communication qui les entoure. Par exemple le budget participatif de la ville de Paris (48,5 M€) ne concerne que 2,9% de la section investissement (1.687 M€ en 2016) soit un peu moins de 0,5% du budget global (9.671 M€ en 2016) ce qui ne fait pas prendre le moindre risque à la maire de Paris et procède plutôt d'une opération de com. Il faut cependant remarquer que cette initiative a intéressé 40 000 citoyens soit près de 2% de la population. On peut imaginer la multiplication de l'intérêt si l'expérience était étendue à 100% du budget global. Ceci montre que le citoyen ne se dérobe pas à l'intérêt pour la chose publique pour peu qu'on lui donne la possibilité d'y participer concrètement.
L'exemple des "LIP" à Besançon: Lorsque le patron Fred LIP a voulu faire un plan social drastique et menacé les salariés de mettre la clé sous la porte s'ils n'acceptaient pas le plan, les salariés se sont réunis, ont discuté entre eux et on pris des décisions. Ils ont décidé d'investir en commun leurs indemnités de licenciement et ont dit; "On prend les choses en main; on produit, on vend, on se paie".
L'exemple
de Mondragon au Pays Basque espagnol:
Corporation Mondragon est un groupe basque de 289 entreprises et entités, structurées en quatre groupes sectoriels: la finance, l'industrie, la distribution, et la connaissance avec des aires de recherche et de formation.
D'autres exemples partout en France: Cliquez ici
Après celà nous pouvons envisager de changer la Constitution
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