Changer de bocal pour
Changer la société

Le pouvoir vient du savoir

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Sociétés primitives
Premiers savoirs
Hiérarchisation et premiers pouvoirs

Les rois, la cour, le peuple

Notre société aujourd'hui

 

La société à ses tout premiers débuts

La page "Société" a résumé comment des individus qui ont entre eux des affinités ou des intérêts communs se rassemblent pour former un groupe qui, en fonction de sa taille, deviendra une société.

Nous allons voir ici comment ces sociétés se structurent, comment elles se hiérarchisent par un clivage entre ceux qui commandent parce qu'ils savent et ceux qui obéissent parce qu'ils ne savent pas.

 

Les premiers savoirs

Au début de la sédentarisation, lorsque nos ancêtres ont commencé à vivre en communautés, bien des questions nouvelles se sont posées: construction du "village", partage des tâches communes, permanence du voisinage et ... conflits de voisinage, naissance d'une culture commune et apparition de rites, gestion des relations hommes-femmes, gestion des enfants, de la vieillesse, de la maladie, de la mort, ...

Certains individus, généralement des anciens, naturellement plus expérimentés, se sont montrés plus aptes que d'autres à apporter des réponses aux questions et à résoudre les problèmes. A l'occasion de quelque intervention heureuse ils se voient éléver au rang de "sages": ceux qui savent et qui savent faire.

Le sage est un individu qui «possède» pleinement, qui accomplit, voire dépasse les facultés ou dispositions de la nature humaine, tant en ce qui concerne la connaissance que l'action. Il représente l'idéal de vie humaine la plus haute, l'excellence dans le savoir ou dans la disposition au savoir, et aussi dans la justesse du jugement sur toutes choses, en particulier dans ses jugements de valeurs morales et dans sa puissance à accomplir les actions qui sont liées à ces jugements. Wikipedia.

Les sages savent mieux que quiconque réguler les conflits, prendre des mesures contre les maladies... régler les rites funéraires...

L'irrationnel entre ici en scène, avec la naissance d'une hiérarchie construite autour d'un système de rites et de croyances. Le sage est investi d'un pouvoir non ordinaire qui amène chacun à lui faire confiance. Lorsque cette confiance est reconnue par tous, le sage devient le chef.

Déjà dès cette époque, c'est celui qui a le savoir qui possède du pouvoir.

 

Hiérarchisation et premiers pouvoirs

Qui dit pouvoir dit exercice du pouvoir. En corollaire, exercice du pouvoir implique soumission à ce pouvoir.

Au fur et à mesure que la taille du village augmente, il devient nécessaire de mettre en place une hiérarchisation du pouvoir. Le grand chef ne peut pas être partout ni s'occuper de tout. On va donc, par le même processus, désigner ou adopter un chef de la répartition du territoire agricole, un chef du stockage et de la distribution des récoltes, un chef des rites funéraires... La hiérarchie se met en place.

 

Les rois, la cour, le peuple

Les rois se proclament lieutenants des dieux, nés et choisis pour régner sur leurs peuples. C'est la première instrumentalisation du religieux pour l'individualisation de l'exercice du pouvoir.

Tous ceux qui croient en un dieu, être supérieur et transcendant, admettent l'idée que ce qui n'a pas d'explication rationnelle relève d'un dieu bien plus puissant que l'homme. Cette croyance amène les individus à se laisser manipuler par ceux qui sont avides du pouvoir de domination. Ces derniers ont construit méthodiquement des théories et des stratégies pour perpétuer la soumission de ceux-qui-ne-savent pas au pouvoir de ceux-qui-savent (ou qui prétendent savoir).

C'est grâce à ces stratagèmes qu'une minorité a imposé son pouvoir à une majorité crédule. La minorité a exploité les pauvres croyants pour accumuler des richesses. Elle a instauré la hiérarchie pour assurer la pérennité du pouvoir. Le sommet de la pyramide ainsi créée distribue une partie des richesses à ses vassaux exécutants afin de les asservir. Les vassaux font de même, et le peuple, ignare, trime pour entretenir le processus. On a créé le roi, la cour et le peuple.

La théorie du "ruissellement" existait déjà !

Qu'en est-il aujourd'hui du rapport entre le savoir et le pouvoir?

 

La société aujourd'hui

 

"Même sous la constitution la plus libre, un peuple ignorant est esclave".
Condorcet.

A première vue, les gens sont aujourd'hui plus instruits; pratiquement tous ont accès aux savoirs via l'école et maintenant internet; la rationnalité devrait donc avoir pris le pas sur les croyances... et la religion aurait dû perdre de son influence sur les comportements.

Cela est partiellement vrai, mais il ne faut pas négliger le fait que la classe dominante a su évoluer, elle aussi. Elle s'est, non seulement adaptée à la progression des savoirs, mais elle s'en est emparée pour en garder le contrôle.

Outre le fait que le système éducatif soit resté sous la férule de la religion jusqu'aux lois Ferry de 1881, il faut bien admettre qu'une nouvelle religion tend à remplacer l'ancienne: elle se nomme société de consommation.

Un des effets pervers de cette société de consommation est l'envahissement de nos vies par les "objets connectés" (smartphones et appareils domestiques) et l'apauvrissement de nos cerveaux qu'ils provoquent. Cet apauvrissement tend à remplacer notre réflexion et notre analyse de la société par des automatismes non réfléchis (du type réflexes de Pavlov). Cela conduit à un abêtissement et un asservissement progressif au modèle de vie qui nous est imposé par les dominants. Voir ici: l'aliénation du libre arbitre.

Aujourd'hui on adore toujours un dieu: l'argent. Devenir riche est l'objectif de la majorité de la population. Devenir le plus riche est le crédo de tout individu de l'élite sociale.

Or, ce sont les enfants de l'élite sociale qui ont les moyens de s'offrir de brillantes études. Ce sont ceux-là qui ont les moyens d'acheter les medias, ces machines à gaver le peuple de la bonne parole, celle qui fait consommer et qui fait préférer les loisirs et les jeux à l'enrichissement culturel. Le savoir aujourd'hui sert à acheter les savoirs-faire destinés à préserver les privilèges des dominants.

Et pour cela tous les moyens sont bons. Le bourrage de crâne (publicité, lobbying, traficotage des résultats de recherche) permet de continuer à vendre les médicaments nocifs, les pesticides, les OGM... Il permet de maintenir l'obscurantisme sur les ventes d'armes, en faisant croire que leur suppression détruirait des milliers d'emplois, et que les armes ne sont faites que pour éliminer "les méchants"!

Pourquoi tous les Etats se dotent-ils de services secrets ? Pour déceler des informations qu'ils n'ont pas car savoir c'est avoir un avantage.

Ce n'est pas un hasard si, lors des soulèvements populaires dans les pays aux mains de dictateurs, les premières cibles sont toujours les intellectuels.

Dans les pays dits démocratiques, la démocratie n'est bien souvent qu'un leurre: on se contente d’une élection tous les cinq ans et on cesse toute discussion entre temps. La confiance à accorder au public se limite à l'appeler aux urnes de temps en temps. Pour le reste on l'ignore, ou on lui jette quelques miettes d'information, assez pour s'assurer ses faveurs jusqu'aux prochaines élections.

A Bruxelles c’est la commission européenne (la réunion des 27 commissaires) qui détient le monopole de l’initiative législative. Ces commissaires ne sont pourtant pas des élus mais des "experts" et des "sachants".

SAVOIR est donc une composante importante du POUVOIR. Un changement radical de société ne peut aboutir que si le peuple s'approprie ce SAVOIR.

Il est donc urgent que le peuple devienne méfiant et critique vis à vis de toute information; de celle proclamée par les "politiques" comme de toute celle véhiculée par les médias.

Le citoyen doit apprendre à distinguer entre information et propagande. Une telle attitude l'amènera progressivement à comprendre pourquoi et comment une minorité de possédants impose ses lois et sa domination à la majorité que nous sommes.

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