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Le droit de grève et de manifester
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, le droit de grève n'a pas été un acquis de la Révolution de 1789. Pour preuve, la loi Le Chapelier du 14 juin 1791 instaurait le délit de coalition et interdisait la formation de tout groupement ou rassemblement professionnel. La loi du 22 Germinal an XI (12 avril1803) réaffirmera l’interdiction des rassemblements d’ouvriers et donc l’illégalité des syndicats. Elle fera aussi de la grève un délit. Ce délit sera abrogé le 24 mai 1864 par la loi Ollivier sous Napoléon III. Ce n'est qu'en 1884 que la loi Waldeck-Rousseau autorisera les syndicats en France. La loi du 4 octobre 1941 votée par le régime de Vichy interdira la grève et posera le principe des syndicats uniques et obligatoires.
Pour être licite et pour que le gréviste soit protégé, une grève doit remplir certaines conditions :
Depuis quelques années, de nouvelles catégories de non-salariés
ont également recours à des grèves un peu particulières:
médecins, routiers, buralistes, étudiants, avocats, chauffeurs
de taxis…
Les salariés ne croient plus que les syndicats soient un bon moyen d'améliorer leurs conditions de travail ni leurs rémunérations. La société de consommation, l'engagement dans des crédits immobiliers... amènent les individus vers un comportement égocentré. "Si je perds mon boulot, je perds aussi ma maison et le confort dans lequel j'ai commencé à m'installer..." Faire grève c'est montrer ses opinions et donc prendre des risques pour la continuité de son travail. Le taux important de chômage rajoute au besoin de préserver son emploi. Dans ce contexte il n'y a plus que les fonctionnaires, dont l'emploi est encore garanti (pour combien de temps?), qui peuvent se permettre d'exprimer leurs revendications.
Les grèves, même si elles sont fortement suivies en début de conflit, s'étiolent rapidement pour les raisons évoquées plus haut. Les moins motivés comptent sur l'action des plus durs et se disent que "s'ils obtiennent quelque chose on en bénéficiera aussi". Lorsque les conflits opposent la population à l'état, ce dernier se comporte comme les patrons face à leurs salariés:
La grève dans les transports (SNCF, RATP, Air France...) finit toujours par irriter au début, puis révolter les usagers qui mettent en avant leur droit de travailler, ou simplement leur droit d'aller et venir. On est toujours dans les raisons égocentrées évoquées plus haut. De même, le blocage des ports pétroliers entraîne l'assèchement des pompes à carburant et impacte la population tributaire de la voiture pour aller au boulot. Cette action aura donc, elle aussi, un effet négatif sur l'opinion publique.
Pour qu'une revendication débouche positivement, il faut dorénavant et dans tous les cas, réussir à établir un rapport de force gagnant. Pour cela il faut trouver les moyens d'impacter l'économie... mais en préservant l'opinion.
Non violence: La violence est contre productive. Rappelons nous les black-blocks dans les manifestations des Gilets Jaunes. Les médias ne parlent que de cela, en boucle, et le sujet de fond, bien qu'essentiel, est passé sous silence. Actions spectaculaires et inédites: Pour qu'elles soient reprises par les médias il faut qu'elles soient originales. Il faut qu'elles fassent le spectacle puisqu'il n'y a que cela qui intéresse les médias. Effet de surprise: Une manif réussie doit être bien préparée mais ne doit pas être ébruitée trop tôt. L'effet de surprise est un autre atout pour une reprise médiatique. Donc attention à l'utilisation des réseaux sociaux: Ils doivent servir à diffuser l'info et à multiplier les participants... mais il faut préserver certains secrets comme la date et/ou les lieux exacts. Les actions doivent viser à gagner le soutien de l'opinion publique. Pour cela les manifestations doivent gêner la cible (le patron ou l'état, suivant le cas) mais pas les concitoyens. Ou en tout cas le moins possible. L'exemple des gilets jaunes est très instructif à cet égard: L'occupation des ronds-points a été très largement soutenue par la population parce que cette action a rétabli le dialogue - et de la fraternité - entre des gens qui, avant les événements ne se connaissaient pas et/ou ne communiquaient pas entre eux.
Pour
se prémunir de tout incident avec les forces (dites) de l'ordre
il faut faire une Le droit international rappelle que le droit de manifester ne devrait pas être soumis à autorisation préalable car devoir demander une autorisation pour manifester ses opinions a un effet dissuasif trop fort et limite donc l’exercice de cette liberté fondamentale. Pourtant en France, toute manifestation nécessite une déclaration en mairie (ou à la préfecture de police, pour Paris), dans un délai compris entre 15 jours et 48 heures avant la manifestation. Les organisateurs doivent donner leurs noms, adresses, l’objectif, la date, le lieu, et le parcours de la manifestation. Plus d'infos ici: Amnesty international
L'exemple de Greta Thunberg:
peuvent s'appliquer:
Actions type extinction rebellion
Perturber les cérémonies officielles
Perturber la circulation automobile en circulant groupés à vélo. Opérations escargot Barrages filtrants
La pétition a tendance à devenir le mode d'expression que les Français préfèrent à l'expression par les urnes électorales. Mais servent-elles à faire avancer les choses? La pétition sert avant tout de soupape à ceux qui la signent. Ouvrir la soupape c'est faire baisser la pression: On se sent soulagé d'avoir participé à une action qui va dans le sens de notre pensée. Mais pour qu'une pétition soit prise en compte il faut qu'elle soit massive et médiatisée. La pétition n'a de véritable effet que si elle est autre chose qu'un exutoire pour se donner bonne conscience.
Le boycott est un phénomène de protestation, un refus systématique de consommer les produits ou services d’une entreprise ou d’une nation. Il peut s’agir d’un boycott d’élections ou d’événements de propagande organisés par le pouvoir. Pour être efficace il doit être massif et durable.
La grève générale est souvent le stade ultime des possibilités d'expression, lorsque la prise de conscience des enjeux du conflit s'étend et dépasse un seuil critique au-delà duquel la lutte se généralise à la grande majorité de la population. Exemple: Mai 68
Cette action a toutes les qualités requises pour être efficace et aucun inconvénient:
(1) Par une circulaire de janvier 2020, le ministre de l'intérieur Castaner traficote l'expression politique des élections municipales. Avec ce traficotage, le gouvernement veut empêcher la vraie couleur politique des résultats de s'exprimer dans les communes de moins de 9 000 habitants. Ceci pour estomper l'image de la faiblesse attendue des scores du parti présidentiel LREM. Or, ces communes représentent 96% des communes en France et 50% de la population nationale. Ainsi, le vote d'un Français sur deux ne comptera que pour du beurre!!!! Le message du gouvernement est: "Vous pouvez dire ce que vous voulez... on n'en tiendra aucun compte!" Alors, Pourquoi aller voter ? Le
blocage du système électoral est un moyen super efficace
pour enlever aux politiques leur fausse légitimité. Les
abstentionnistes constituent déjà le plus important groupe
de citoyens. Il faut maintenant que l'abstention soit reconnue comme
un acte politique de refus des "têtes politiques" qui
nous sont imposées. Le pouvoir politique actuel tire son apparente légitimité de ces élections. Tout président de la République, comme tout parlementaire, fait valoir au lendemain des élections qu'il a été élu par une majorité de Français. C'est faux! Le chapitre sur les élections nous montre le contraire. La première chose à faire est donc de bloquer cette supercherie que les dominants appellent démocratie: il faut bloquer la machine électorale. Et le seul moyen d'y parvenir pacifiquement c'est l'abstention massive qui démontrera la non légitimité des élus.
Plus d'infos ici sur la grève des urnes
Chacun.e est invité.e à proposer de nouveaux modes d'actions qui soient spectaculaires, inédits et non-violents. |