Changer de bocal pour
Changer la société

L'abêtissemment de l'humanité

 

 

"Lorsque l'on se cogne la tête contre un pot et que ça sonne creux,
ce n'est pas forcément le pot qui est vide"
.
Confucius.

 

Il y a 100.000 ans, six espèces différentes d'hominidés peuplaient la Terre. La seule a avoir survécu est Homo Sapiens: l'homme intelligent... nous.

Cette espèce a réussi à dominer la planète, à construire des pyramides, à créer des villes et des royaumes, à concevoir des religions, des constitutions, à codifier des droits pour l'Homme...

Comment en est-elle arrivée à entamer le chemin inverse et à régresser vers l'abêtissement ?

Après avoir inventé l'écriture, après s'être libérée de l'esclavage,... comment en est-elle arrivée à dépendre de l'argent, à redevenir esclave des medias, de la bureaucratie, des horaires, de la consommation de masse, et à devenir indifférente à ses voisins...?

 

L’humanité est lancée dans une marche lente mais certaine, vers l’abêtissement.
Gerald Crabtree, professeur de biologie de l'université de Stanford, USA.

 

Qu'est-ce que l'intelligence?


Le caractère "sapiens" correspond au fait que l'homme soit capable de "sécréter" une pensée réfléchie et à en avoir conscience: "Non seulement je sais, mais je sais que je sais".

L'intelligence désigne communément le potentiel des capacités mentales et cognitives d'un individu, lui permettant de résoudre un problème ou de s'adapter à son environnement évolutif.

L'intelligence est associée à la capacité de raisonnement d'une personne. Elle s'oppose à l'instinct, qui correspondrait davantage à un réflexe qu'à une réflexion.

L'abêtissement est la perte de cette capacité de pensée consciente au profit d'un fonctionnement instinctif. L'homme redescend alors au niveau animal en ayant un comportement bestial, d'où le mot de bêtise et d'abêtissement.

 

Quelques exemples d'abêtissement:

Stupidités

J'ai toujours été impressionné par le comportement du fan de foot, assis dans son canapé, une bière à la main, devant son poste de télévision, criant son désespoir à la vue d'un but raté, ou clamant sa joie nourrie de chaleureux applaudissements lorsqu'enfin son équipe favorite marque au score. A qui exprime t-il ses émotions?


Si votre pelouse se dessèche: peignez-la en vert !!!!


Avant de peindre le toît, fallait p'têt réfléchir par où commencer...


Antivol... ou suggestion de vol ???


Inconscience ou stupidité ?


Quand on fait la maligne en s'asseyant sur un panier de basket...

 

Jeux de hasard

Chaque jour, plusieurs millions de Français jouent à un jeu de hasard: loterie nationale, loto et autres jeux de grattage. Il y a deux raisons au succès de ces jeux de hasard: La première est l'appât du gain. La deuxième est la croyance (erronée) que tout le monde peut gagner.
Or les chances de gain sont plus qu'infimes (une chance sur près de 20 millions! de gagner au loto), le seul gagnant étant l'Etat. Et pourtant cet infime espoir l'emporte de loin sur le bon sens. Ce qui compte c'est le rêve, l'émotion créée par l'espoir du gain. "Et si cette fois c'était pour moi ? Ma vie serait complètement bouleversée ! Que ferais-je de tout cet argent ?…"

Armes à feu

Les Etats Unis d'Amérique sont le symbole même d'un pays où on dit de la démocratie qu'elle est "avancée". Dans ce pays les armes à feu sont en vente libre et plus de 50% des foyers ont deux armes, l'une à la maison, l'autre dans la voiture. Or une arme à feu est faite pour tuer; elle est l'un des symboles du pouvoir, de l'autodéfense et du principe de "chacun pour soi"; autrement dit le symbole de la loi de la jungle. Or, dans la vraie jungle animale, une espèce se défend de prédateurs qui appartiennent généralement à une autre espèce, les animaux d'une même espèce se respectant réciproquement: les loups ne se tuent pas entre eux. Or, dans le cas présent ce sont des humains, en principe doués de conscience, qui se tiennent prêts à tuer d'autres humains. Si ce n'est pas de la bêtise humaine...!

 

Entassement dans les villes

Au Moyen-Âge, plus de 90 % de la population vivait dans les campagnes. 1850: l'ère industrielle est en marche et marque le début d'une longue décroissance de la population rurale; celle-ci s'accélère très nettement après la deuxième guerre mondiale: de 1946 à 1968, la population active agricole a diminué à un rythme supérieur à 3 % par an. L'industrialisation est à l'origine de l'exode rural. En effet, la mécanisation des travaux agricoles engendre une diminution des besoins en main-d'oeuvre, pendant qu'en ville la multiplication des usines génère un accroissement de la demande. La migration des populations rurales vient gonfler les villes et oblige à la construction d'immenses immeubles, très vite qualifiés de "cages à lapins".

Mais après les "trente glorieuses" (1946-1975) la croissance a atteint ses limites et a laissé dramatiquement la place au chômage, à la paupérisation et... au mal-être qui devient la principale caractéristique des banlieues: L'errance, faute d'occupation, se transforme rapidement en rapines puis en recherche de "l'argent facile" fondée sur le trafic de stups, entraînant des bagarres sanglantes entre bandes rivales de plus en plus jeunes...

 

Le choix de l'argent au lieu de la sagesse

Les catastrophes sont de plus en plus nombreuses dans le monde, et surtout dans les pays dits développés, à cause du choix de leurs modèles économiques.

  • Le choix du nucléaire: Tchernobyl, Fukushima.
  • Le choix de l'urbanisation et de l'industrie du béton:
    • Les ponts s'effondrent (Ribeiro Portugal 2001, Minneapolis USA 2007, Taïwan 10.2019, Gênes Italie 08.2018, Mirepoix sur Tarn France 11.2019)
    • Les mega incendies: Amazonie, Californie, Australie, Sibérie, Groenland, Espagne, Portugal, Turquie, Grèce, Lettonie, Suède, Brésil, Congo, Russie, États-Unis.... ont été victimes de mégafeux à une échelle qualifiée de "sans précédent".
    • Les submersions marines (Vendée et Charentes 2010), les inondations et les coulées de boues (France Var 2010, Allemagne, Belgique 07.2021) sont la conséquence de l'urbanisation dans des zones à risque qui s'étend jusqu'à l'intérieur même des méandres du lit majeur des fleuves.

     


15.07.2021 dans l'ouest de l'Allemagne: vue aérienne du village de Shuld, construit dans l'anse même de la rivière

  • Le choix du modèle alimentaire: La production agricole n'a plus pour objectif de nourrir le monde, mais d'enrichir les magnats de l'industrie agro-alimentaire: Engrais, pesticides, matériel agricole, industrie pharmaceutique (tant vétérinaire qu'humaine).

Toutes ces catastrophes ne sont pas dûes au réchauffement climatique mais à la superposition du climat et des mauvais choix humains. Le réchauffement lui-même étant à mettre au compte des activités humaines.

 

Indifférence à son prochain

Une des conséquences de l'urbanisation (et de la désertification rurale) est l'entassement des individus dans des "cases" anonymes et impersonnelles que sont les HLM des banlieues des grandes agglomérations. Rien que le terme d'agglomération reflète le côté grégaire et bestial de la chose. On pourrait penser, à première vue, qu'une telle promiscuité serait de nature à engendrer mélange, communication, convivialité, solidarité. Or, ce qui domine dans ces grands ensembles ce sont l'isolement et l'indifférence. A tel point que ce sont souvent les administrations qui, s'inquiétant d'une facture impayée, amènent à découvrir que la voisine de palier est morte depuis plusieurs mois…

 

Civilisation du gaspillage

D’un côté, des banques alimentaires obligées de rationner la distribution de nourriture à des centaines de milliers de personnes précaires. De l’autre, un énorme gaspillage! 1/3 des aliments produits sur la planète sont jetés sans être consommés.
Rien qu'en France 20 à 30 kg d’aliments sont jetés par personne et par an, dont 7kg encore emballés! La nourriture jetée en France pourrait nourrir 10 millions de personnes. C’est plus que les 8,8 millions de personnes recensées dans le besoin.

Un non-sens économique: Le gaspillage coûte chaque année plus cher que le trou de la Sécurité sociale. L'ADEME Agence de la Transition Ecologique (autrefois Agence pour le Développement et la Maîtrise de l'Energie) estime que le gaspillage alimentaire coûte 16 milliards d’euros chaque année.

Un non-sens écologique: Si le gaspillage alimentaire était un pays, il serait le 3ème plus gros émetteur de gaz à effet de serre.

 

Incivisme et incivilités

Le civisme est l'action rationnelle en faveur de l'intérêt général. Etre civique suppose de respecter les lois et règles communes à une collectivité. Cela nécessite d’être conscient de ses devoirs. Tout individu qui s’en exonère par des actes d’irrespect à l’égard d’autres citoyens ou par la dégradation de bâtiments et d’espaces publics commet des actes d’incivilité. Etre un citoyen c'est dépasser le statut de simple usager ou de consommateur de droits, afin de ne pas oublier ses devoirs.

Parmi les actes d'incivisme on citera les dépôts sauvages d’ordures, le jet dans la rue ou sur le bord des routes, de canettes de bière, papiers, plastiques, et maintenant masques sanitaires. Auxquels il convient d'ajouter les dégradations sur les bâtiments publics, le mobilier urbain, le stationnement sur les trottoirs et sur les passages pour piétons... La liste est longue!

Ces comportements montrent que certains "citoyens" ont tendance à considérer l’espace public comme un bien de consommation. "Tout ça c'est à nous puisque payé par nos impôts". Un certain nombre d'individus ne visent qu'à en faire le moins possible tout en cherchant à obtenir le plus possible et le plus vite possible. Ce qui s'appelle de l'égoïsme.

Beaucoup d'espèces animales n'ont pas ces comportements!

 

 

Quelles causes ?

La dégradation du système éducatif ?

Au collège et au lycée, les professeurs observent chez la plupart des élèves un manque d’application, une paresse intellectuelle et une absence de discipline qui rend très difficile le travail des enseignants. Le décrochage scolaire et la baisse des niveaux intellectuels en sont la conséquence.

Le niveau du baccalauréat a baissé ces 30 dernières années. Pourtant le taux de réussite au baccalauréat ne varie pratiquement pas depuis 1987, parce que, depuis cette date, le ministre de l’Education nationale de l'époque (Lionel Jospin) a fixé un objectif de réussite à 80%! Pour répondre à cet objectif il a suffi de baisser les exigences...

L'école a abandonné l'enseignement de ce que l'on appelait jadis "instruction civique" pendant que l'on assiste à la défaillance de l'éducation familiale et de l'autorité parentale.
Dans le même temps, l'explosion de la technologie numérique, bien mieux maitrisée par les enfants (puisque nés avec elle) que par leurs parents, a fait naître chez ces derniers l'idée que leur enfant est génial, voir surdoué. Malheureusement ce nouvel "enfant roi" maîtrise plutôt mal l'orthographe, les mathématiques et ... la civilité, disciplines qui nécessitent plus d'investissement mental que l'apprentissage instinctif des claviers numériques.

 

Le gavage médiatique entraîne une baisse du sens critique

Le temps passé devant la télévision et sur les autres medias (internet et réseaux sociaux) est responsable d'un abrutissement généralisé.

D'après les enquêtes annuelles de Médiamétrie, un Français passait en moyenne 3h par jour devant la télé en 1989. En 2016, la durée d'écoute individuelle (DEI) quotidienne du média télé s'est établie à 3 heures et 52 minutes ! Autrement dit, nous passons 60 jours par an devant la télévision...

En plus, et en moyenne, le Français passe 2h12 chaque jour sur Internet. Source: Médiamétrie

Outre la qualité déplorable des programmes, regarder la télévision entraîne des effets non-négligeables sur les fonctions cognitives, chez les plus jeunes notamment. "Regarder la télévision peut freiner le développement des enfants de moins de trois ans, même lorsqu'il s'agit de chaînes qui s'adressent spécifiquement à eux", souligne même le CSA dans un rapport sur la chute vertigineuse du QI en occident.

 

La multiplication des divertissements

Le mot divertir donne lui-même à réfléchir. Car, selon Le Robert, si aujourd'hui il signifie distraire en amusant (amuser, récréer) c'était jadis détourner quelqu'un d'une préoccupation. Depuis longtemps, les puissants l'avaient bien compris puisqu'à l'époque de la Rome antique les empereurs distribuaient au bon peuple "du pain et des jeux" (panem et circenses) ce qui évitait qu'il ne pense à son sort et donc évitait qu'il ne se soulève contre l'empire.

C'est dans ce même esprit que Patrick Lelay, PDG de TF1, définissait en 2004 l'objectif des programmes: "Nos émissions ont pour vocation de rendre [le téléspectateur] disponible: c'est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages". Ce qui signifie en clair que le but du media n'est aucunement d'informer le téléspectateur, pas plus que de perfectionner sa culture, mais de le divertir agréablement afin de ramollir son cerveau et de le rendre disponible et perméable aux messages de la société de consommation.

Que dire alors de l'effet sur les cerveaux de l'immensité de l'offre de divertissements disponibles aujourd'hui sur les consoles de jeux, sur les ordinateurs et sur les téléphones portables?

 

Entassement urbain et platitude de la vie

Une autre raison de la bêtise humaine ne trouverait-elle pas une part de sa source dans la monotonie et dans la pauvreté en événements de la vie elle-même?
Plus les populations se concentrent dans les villes, plus les individus se calfeutrent chez eux, et moins il y a d'échanges. Nous n'avons plus besoin, comme Cro-Magnon, de partir à la chasse pour obtenir de quoi constituer notre repas; la vie manque cruellement de "piquant". Dans ce contexte, les manifestations de rue qui dégénèrent pourraient bien n'être que la recherche d'un pic événementiel qui viendrait rompre la platitude de l'existence quotidienne.

A court terme, se distraire est plus agréable que réfléchir. Il est vrai qu’en rentrant d’une longue et pénible journée de travail, il n'est pas facile de briser la monotonie du métro-boulot-dodo. L’humeur est plutôt à la télévision, dont le contenu nécessite peu de réflexion, ou à une bière entre potes pour discuter de tout et de rien (surtout de rien), plutôt que de chercher des solutions aux problèmes de la société ou du monde..., ou plutôt que de se plonger dans un bouquin de sociologie ou de regarder un documentaire politique.
Sortir de cet état végétatif nécessite de fournir des efforts à se motiver pour faire du sport, lire, discuter des vrais sujets, agir, écrire ou s’investir dans des causes humanistes ou humanitaires. Mais au fond, à quoi bon ? puisqu'un peu de divertissement suffit pour "se vider la tête" …

 

Déresponsabilisation et formatage par le bas

Notre espèce Homo abandonne peu à peu son caractère "sapiens" sous la pression de la société de consommation:

Au lieu d'apprendre aux futurs conducteurs la maîtrise de leur véhicule, l'évaluation des risques liés à la vitesse, la courtoisie... on préfère leur apprendre à respecter les limitations et les interdictions. En d'autres termes, au lieu de leur apprendre le code de bonne conduite on leur apprend à respecter les limitations de liberté contenues dans le code de la route.
Que vous soyez un conducteur vigilant ou un délinquant, la loi et la maréchaussée vous imposent un nivellement par le bas. Exemple: 80 km/h pour tout le monde. Et plutôt que de faire de la pédagogie on préfère le recours aux voitures-radars banalisées et... privées!
La peur du gendarme n'est pas, comme on se plait à le répéter, le début de la sagesse, mais un des moyens de soumission qui bride le développement du sens de la responsabilité.

Au lieu d'apprendre à être responsable de ses actes et de ceux dont on a la charge (enfants) on nous propose des "assurances multirisques" qui vous facilitent la vie.... et vous donnent le droit de tout faire au prétexte que "vous êtes bien assuré!"

Vous avez un souci? La société de consommation a toujours un produit-solution à vous vendre!

 

Evanouissement des valeurs morales

Dans une société dite avancée comme la nôtre, le sentiment de bonheur passe par la satisfaction de constater le regard envieux des autres à l'endroit de nos possessions. La possession est d'abord un spectacle qui s'étale, réjouit les yeux, creuse les appétits, aiguise l'envie. Pour créer ce regard envieux il existe deux moyens:

  • Le premier consiste à avoir réellement une situation sociale supérieure à ceux dont on convoite le regard; les attributs (habillement, comportements, voiture...), qui vont automatiquement avec, permettent de signifier à autrui cette situation sociale. Malheureusement ce moyen n'appartient qu'aux riches.
  • Le deuxième moyen consiste à simuler une situation sociale nettement supérieure à la réalité.

Malheureusement pour les "petits bourgeois simulateurs" leur culture est généralement bien éloignée de celle des vrais bourgeois, tant et si bien que les attitudes simulées sont toujours dissonantes avec la condition simulée: L'harmonie vestimentaire, la parade avec des bijoux de pacotille, ou le simple langage, n'ont pas forcément évolué au rythme de l'acquisition d'une voiture de standing... Ce qui conduit bien souvent le simulateur à afficher un standing de haut niveau et à le démolir aussitôt, sans même s'en rendre compte, par une vulgarité quasi congénitale!
La vulgarité s'accompagne souvent de mépris; il se manifeste par le non-respect des convenances élémentaires telles le simple fait de saluer ou remercier, par la négligence et le non-respect de ce qui n'est pas soi ou pas à soi, par le souci exacerbé de signifier sa propriété et de bien la distinguer ce qui ne l'est pas. Cette manie de vouloir paraître plutôt que d'être est souvent assortie de la volonté de choquer, de blesser; tout un rituel qui semble vécu par ses pratiquants comme une contribution à l'élévation de soi au-dessus des autres. Bref, le beauf !!

 

L'exemplarité devrait venir d'en haut

Bien souvent les responsables politiques et les élites apparaissent aux yeux des citoyens comme étant eux-mêmes peu respectueux de l'intérêt général. Les malversations auxquelles ils s'adonnent, les scandales auxquels ils sont souvent mêlés ne donnent pas l'exemple à suivre. La richesse accumulée qu'ils étalent et le luxe dans lequel ils se vautrent font naître chez les citoyens le sentiment d'être floués, volés, et de surcroît méprisés. Ce qui n'encourage pas ces derniers à pratiquer le civisme.

 

Pavlov et conditionnement

Les expériences du physiologiste russe Pavlov ont montré que l'on peut déclencher une action précise (ici: la salivation) chez un sujet (ici: chien), si le sujet a été préalablement "conditionné" par l'association répétitive d'un signal (ici: le son d'une clochette) avec un événement (ici: un apport de nourriture). La seule manifestation du signal (clochette) suffit alors à déclencher l'action (salivation). C'est ce qu'on appelle le "réflexe conditionné" qui s'applique aussi bien aux humains qu'aux animaux.

La répétition incessante de leitmotivs politiques et/ou sociaux, tout comme le bombardement incessant de messages publicitaires, finissent par installer en nous des réflexes conditionnés qui formatent nos comportements et nous font rentrer dans le moule de la société de consommation. C'est par ce conditionnement

  • que les enfants se sentent en état d'infériorité s'ils ne portent pas les vêtements de marque dernier cri;
  • que des adultes croient qu'un SUV ou un 4X4 est indispensable pour faire preuve de virilité;
  • que d'autres ont besoin de croire en un dieu pour se sentir en sécurité;
  • que d'autres encore croient que le droit de vote suffit pour garantir la démocratie;
  • que beaucoup se sentent floués après une élection..., qu'ils ne se laisseront plus berner... mais que, pourtant, ils recommenceront à la prochaine occasion...

 

A chaque problème sa solution... rustine

Trop de monde dans les villes? Empilez les étages!

La concentration urbaine a pour cause initiale la concentration de main-d'oeuvre autour des nouveaux centres industriels nés après la seconde guerre mondiale. Très vite la métropolisation galopante a dû faire face à de nombreux problèmes: alimentation en eau et en énergies, traitement des rejets, circulation difficile, pollution, multiplication de foyers épidémiques dûs à la promiscuité humaine...

Au lieu de remettre en cause cette concentration mortifère, les décideurs ont préféré densifier encore la population en construisant des immeubles et des tours en béton devenus à la longue de véritables univers concentrationnaires qui ont généré à leur tour de nouveaux problèmes, dont ce terrible "mal des banlieues"...

Pourquoi ne pas répartir, suivant une planification à long terme et non plus une planification à visée électoraliste, les usines et les activités productives sur l'ensemble du territoire et ainsi générer des villes gérables, dans lesquelles cohabiteraient harmonieusement production, commerce et activités culturelles? Autrement dit des villes vivables?

 

 

Produits non compétitifs? délocalisez vers une main d'oeuvre exploitable!

A la sortie des deux guerres mondiales, l'agriculture et l'industrie avaient pour objectif de satisfaire la demande, tant alimentaire que matérielle. Une fois cette demande satisfaite, l'objectif s'est transformé en recherche du profit maximum en faisant évoluer la "société de satisfaction" vers une "société de consommation". Pour continuer à vendre à une société dont les besoins sont satisfaits il faut dès lors créer artificiellement de nouveaux besoins (publicité) et s'adapter à la loi du marché en produisant à moindre coût pour rester compétitif.

Réduire le coût de la main-d'oeuvre est alors devenu le credo du patronat. Puis, lorsque la pressurisation salariale eut atteint ses limites, sous peine de créer une situation insurrectionnelle, le patronat a dû chercher d'autres solutions pour réduire les coûts de production. La délocalisation est alors apparue comme LA solution.

A première vue on aurait pu penser à une délocalisation en province. Le prix de l'immobilier professionnel y est bien moindre que dans les mégalopoles. Recruter de la main d'oeuvre sur place est bien plus économe en temps et en coût de transport. Sans parler du bien-être et du coût de la vie bien plus modéré pour les salariés. Mais non...

On a préféré faire fabriquer dans les pays en voie de développement où la M.O. est bon marché, quitte à multiplier les transports de matière première dans un sens et celui des produits finis dans le sens inverse.
Et quitte à polluer sans vergogne: Les moyens de production dans les pays tiers sont énergétiquement peu performants et la législation peu contraignante. Et le transport est l'un des plus gros générateur de CO2.

La solution ne consiste pas à jeter la pierre aux pays exploités mais à les aider à devenir eux-mêmes moins dépendants des pays riches.

La vraie solution est de convaincre les populations des pays riches d'arrêter de consommer le superflu et l'inutile.

 

 

Le transport pollue? Roulez électrique!

Contrairement à ce qui est affirmé dans nombre de publications qui font son éloge, la voiture électrique n'améliore pas le bilan carbone. Pour cela il faudrait qu'elle absorbe des polluants. Tout au plus, une fois sur la route, la voiture électrique n'aggrave pas la pollution de l'air: elle n'émet pas de CO, ni de CO2, ni de NOx puisqu'elle ne consomme aucun carburant. Mais elle consomme de l'électricité qui a nécessité une production ailleurs que sur son parcours.

L'électricité n'est une énergie propre que sur le lieu où elle est consommée. Elle peut cependant être propre sur le lieu de production lorsqu'elle provient d'une centrale hydroélectrique ou d'un parc éolien. Mais elle l'est évidemment beaucoup moins lorsqu'elle provient d'une centrale à charbon ou à fuel.

L'électricité issue d'une centrale nucléaire n'est pas non plus à zéro impact sur l'environnement. Si elle est peu carbonée (22 g de CO2 par kWh produit, selon EDF), elle produit des déchets nucléaires dont on ne sait que faire et qui sont potentiellement aussi dangereux, sinon plus, que n'est la pollution atmosphérique pour la santé et l'avenir de la planète: risques d'accidents pouvant toucher les centrales, risques liés à la gestion des déchets...

 

Maladies, épidémies? Big Pharma vous soigne!

Nombre de maladies sont liées à nos conditions de travail: cancers de l'amiante, mais aussi alcoolisme, tabagisme, sucre, faux sucre, ... ou générées par nos modes de vie: Troubles de la concentration, du sommeil, irritabilité, nervosité, fatigue importante, palpitations…

Chaque maladie a sa molécule ad hoc que le médecin prescrit et qui fait le bonheur du pharmacien et de l'industrie pharmaceutique.

Le terme Big Pharma désigne la concentration d’un secteur d’activité florissant, celui de l’industrie pharmaceutique, entre les mains de quelques mastodontes. Cette industrie a généré l'équivalent de 1000 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2019.

Changer les conditions de vie et de travail nuirait certainement à Big Pharma (!!!) mais serait certainement plus efficace pour que les gens vivent plus longtemps et heureux d'être en bonne santé.

 

Le paradoxe de l'intelligence

L'Homme aveuglé a entrepris son autodestruction

L'Homme est doté d'une conscience qui contribue à son intelligence; c'est ce qui le différencie de la bestialité. Cette particularité lui permet de se libérer partiellement des lois de l'Evolution et d'agir sur son propre destin, tandis que les plantes et les animaux se contentent de subir les lois de la nature.

C'est en constatant cette possibilité d'action que l'Homme a progressivement pris conscience de son pouvoir. Prenant conscience de ce pouvoir, il l'a utilisé pour fabriquer ses premiers outils, puis pour passer de cueilleur à agriculteur, de chasseur à éleveur, pour inventer le monde industriel, la société de consommation, améliorer ses conditions de vie et en allonger la durée. L'exercice de ce pouvoir lui donnant des satisfactions il s'est parfois cru élevé au rangs des dieux de ses ancêtres; dans le langage d'aujourd'hui on dirait qu'il a "pris la grosse tête" et il fait des gaffes, tant dans le domaine de sa survie, liée à son environnement que dans celui de sa propre condition.

C'est ainsi qu'il s'est mis à consommer les ressources de la Terre sans se demander s'il en restera pour ses descendants. On appelle "jour du dépassement" le jour de l'année où la population de la planète a déjà consommé la totalité des ressources naturelles disponibles pour l'année entière. Comme on consomme toujours plus, cette date arrive de plus en plus tôt chaque année. En 2019, ce jour du dépassement a eu lieu le 29 juillet. Autrement dit, pendant les 145 jours qui restent de l'année 2019 nous avons surconsommé les ressources naturelles de la Terre, nous l'avons apauvrie, et donc créé une dette pour notre descendance en détruisant le potentiel de ressources.

Ce faisant l'homme a pollué le ciel, l'eau et la terre. Tel un imbécile il s'est mis à scier la branche sur laquelle il se tient.

 

Pour conclure

Penchons-nous un instant sur la remarque suivante: L'Homme ne devient Homme supérieur à l'animal, Homme intelligent, Homme qui vaille, que parce qu'il a reçu des générations antérieures, une culture dans laquelle se trouvent englobés son savoir et son intelligence. Son premier devoir devrait donc être de transmettre à la génération future cette même culture, enrichie de sa propre expérience, de façon à participer à la poursuite favorable de l'Evolution.

Or depuis qu'il a été conquis par la société de consommation, il se plaît à offrir à ses enfants-bébés, des montagnes de jouets qu'il croit utiles à leur épanouissement. Si la première chose dont a besoin un bébé pour s'épanouir c'est bien d'acquérir un savoir, alors il faut lui donner les moyens de cette acquisition.

Le meilleur stimulant pour le bébé n'est pas le jouet - qui d'ailleurs ne le stimule pas longtemps car plus souvent utilisé pour assurer la tranquillité des parents que pour assurer un véritable développement de l'intelligence. Aujourd'hui, comme depuis des lustres, le meilleur stimulant reste l'Homme adulte, le parent ou l'aîné. Le bébé, l'enfant, a besoin d'un exemple auquel il puisse s'identifier au fur et à mesure des progrès qu'il fait dans son apprentissage.

De ces gaffes, l'Homme gaffeur ne subira pas directement (ou très peu) les conséquences, car sa durée de vie reste une poussière de seconde par rapport aux cinq milliards d'années qui restent à vivre au système solaire. Ce sont les générations suivantes qui paieront ses gaffes, peut-être même en faisant disparaître son espèce... bien plus tôt que prévu.

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