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Changer la société

Humeurs

 

 

"Guerre au virus, quoi qu'il en coûte"... mais ça va coûter à qui ?

 

Le quotidien Ouest-France du mercredi 18.03.2020 titrait en page 2: Face à la crise, les milliards tombent du ciel.
Et de commenter: C'est autant de dette que l'on crée... Mais il faut bien sauver les entreprises!

 

 

La trouille des riches les rend capables de prendre des mesures.... quoi qu'il en coûte!

L'analyse de notre mémoire nous rappelle qu'il y a seulement quelques mois, les médias et les gens politiques s'égosillaient à nous faire croire que 17 milliards distribués pour éteindre la crise des Gilets Jaunes c'était "du jamais vu"...

Enorme....!

L'analyse de l’actualité nous montre que face à l'ampleur de la menace du Covid-19, le gouvernement est capable de prendre des mesures bien plus rapides et bien plus conséquentes, "Quoi qu'il en coûte" a dit Macron dans son allocution de crise du 16.03.2020.
Et de fait, 45 milliards sont déjà trouvés (où ?) pour soutenir l'économie.
L'Etat va garantir les emprunts des entreprises auprès des banques à hauteur de 300 milliards... mesure saluée, comme il se doit, par le patronat et les économistes.

Et ce n'est qu'un début !...


Ce qui révèle, au passage, une chose importante:

Les réunions en grande pompe type G7, G20, COP 21 ne sont que fadaises:

L'affollement des places financières mondiales révèle que le monde des riches est en grand danger. Et montre donc que les réunions du G7, du G20, ou autre COP21 sur le réchauffement climatique, n'étaient que cinéma. L'impact du Covid-19 est Enormément plus important: Le Covid-19 menace la position des puissants et il faut donc agir fort et tout de suite!!!

Le réchauffement climatique, le glyphosate, les migrations de populations.... ça peut attendre parce que ça ne menace pas leurs intérêts. Mais le Covid-19 c'est autre chose. Oh! ne croyez surtout pas, quand ils s'alarment, que c'est notre santé qui les préoccupe! Uniquement notre pouvoir d'achat. Car s'il s'effondre, c'est leur portefeuille qui va souffrir.

Le risque imminent d'effondrement de l'économie, à cause de cette pandémie mondiale, nous montre comment les multi nationales et les entreprises sont capables de réagir et de s’adapter...

Avec le soutien de leurs médias:

Pourquoi les médias ont-ils traité différemment des épidémies comme Ebola ou le Sida ? simplement parce que ces épidémies touchaient essentiellement l'Afrique et le tiers-monde et ne menaçaient pas l'économie.

Pourquoi les médias ne parlent actuellement que du coronavirus en oubliant le reste de l’actualité ? Tout se passe, en effet, comme si depuis l'avènement du virus...

  • il n’y avait plus de guerre en Syrie et l’Etat Islamique avait complètement disparu;
  • l’Irak et l’Iran étaient soudainement devenus amis;
  • la Turquie était devenue aussi pacifique qu'un mouton...
  • il ne semblait plus y avoir de flux migratoire en Méditerranée,
  • le réchauffement climatique était devenu une illusion. D'ailleurs lorsque les médias parlent de cette question c'est pour dire que le coronavirus a cette "vertu" de réduire la pollution du fait des confinements imposés aux populations;
  • même les élections municipales françaises qui, hier encore, amenaient un gouvernement irresponsable à faire prendre des risques aux citoyens, sont aujourdh'ui passées à la trappe...

Pourquoi? Parce que toutes ces petites questions ne sont que pipi de chat pour distraire les doux rêveurs de paix et les amoureux des petites fleurs des champs...

Et surtout parce que, cette fois, la construction même du système des puissants est très sérieusement menacée d'effondrement.

Et au final... quoi qu'il en coûte à qui ?

La guerre au coronavirus est déclarée, et la bataille sera menée, dixit Macron parlant au nom de l'Etat, "quoi qu'il en coûte".
Mais l'Etat c'est nous tous; les citoyens. Et donc ce seront des impôts supplémentaires (des efforts disent nos gouvernants !) qui vont encore tomber. Et pour soutenir l'économie c'est-à-dire pour soutenir ces ex-puissants afin qu'ils redeviennent à nouveau les puissants.

Cette crise aura eu, au moins, le mérite de montrer que...

Le pouvoir des dominants est finalement bien peu de choses

Et que nous pourrions facilement le renverser, si nous nous y mettions vraiment!

Finalement, l'arrivée du Covid-19 nous montre que le pouvoir des dominants - qui apparaissait absolu - s'efface et tremble de tous ses membres devant un virus invisible à l’œil nu et qui ne pèse que quelques nano grammes.

Même les plus puissants, et les plus arrogants, plient sous son empreinte. Ceux qui, hier encore, ne parlaient que de guerre et de domination sont contraints à faire profil bas.

Chacun.e devrait s'en souvenir dans nos luttes prochaines: Les puissants ne le sont que par les deux cadeaux que nous leur offrons et que nous ne devrions pas:

  • Notre pouvoir d'achat qui remplit leurs coffres forts,
  • Et notre propre pouvoir que nous leur transférons par nos votes.

 

 

Mali, Sahel:
Guerre aux djihadistes... ou protection des intérêts économiques ?

Par Anicet Le Marre. Le 28.11.2019

Je relevais dans Ouest-France une polémique soulevée par un tweet au sujet des soldats morts au Mali. Ce tweet, émis par un militant CGT, disait: "Toutes nos pensées aux familles de militaires morts pour le colonialisme au Mali". La polémique porte sur le mot "colonialisme".

Alors? Colonialisme ou pas colonialisme? Faisons un peu le point.

 

Historique:

Les forces françaises ont été engagées au Mali le 11 janvier 2013 dans l'opération dite "Serval". A partir du 1er août 2014, les forces engagées ont intégré un dispositif régional, plus large, intitulé opération "Barkhane".

Barkhane étend officiellement son quadrillage à la Mauritanie, au Niger, au Burkina Faso et au Tchad, et déborde aussi, officieusement, au sud de la Libye et dans le nord du Nigeria.

Objectif affiché:

  • Soutenir les troupes maliennes qui peinent à repousser une offensive des groupes armés islamistes (type al-Qaida, Aqmi, Boko Haram, Daesh...et autres groupes armés) qui ont pris le contrôle de la partie nord du pays.
  • Sécuriser Bamako, la capitale du Mali, en arrêtant l'avancée des forces djihadistes.
  • Permettre au pays de recouvrer son intégrité territoriale.

Le pouvoir politique et les medias n'ont de cesse de répéter que la présence militaire française au Mali et au Sahel est nécessaire pour combattre le djihadisme afin d'éviter les attentats terroristes et la propagation de l'islamisme radical en France et en Europe.

Pourtant, la présence militaire dans cette zone a aussi d'autres buts que de combattre le terrorisme.

 

Enjeux économiques:

Ce qui suit est inspiré de l'article: Que fait l’armée française au Sahel? publié le 27/10/2017 par Mathieu Rigouste, chercheur indépendant en sciences sociales.

"Si la France ne s’était pas engagée le 11 janvier (au Mali), les risques les plus grands auraient existé […] pour les ressources tout à fait importantes en uranium qui se trouvent au Niger"
Général Vincent Desportes, juillet 2013

Le Niger, quatrième producteur d’uranium au monde, fournit plus du 1/3 de l’uranium utilisé dans les centrales nucléaires françaises. L'exploitation des mines d'uranium(*) est assuré par l’entreprise française Areva (devenue aujourd'hui Orano)(**).

Les pays du Sahel sont riches en pétrole, gaz, fer, phosphate, cuivre, étain, coltan, grenats, manganèse, lithium, des minerais magnétiques et des "terres rares" indispensables dans les nouvelles technologies (LED, éoliennes, numérique).

Le Sahel constitue un immense espace stratégique où se disputent des puissances économiques comme la France mais aussi et surtout, depuis les années 2010, la Chine. Cette dernière est une menace pour les intérêts énergétiques et commerciaux européens en Afrique.

Parmi la multitude des entreprises présentes au Sahel, citons Total, Vinci, Lafarge, Areva mais aussi Orange, Accor Hotels, Veolia, Carrefour, qui visent l’émergence de classes moyennes et l’urbanisation accélérée de la zone.

 

Enjeux pour l'armement:

Les opérations militaires au Sahel ont été une opportunité pour tester:

  • les avions de chasse de Dassault (***)
  • les missiles de la société aéronautique MBDA
  • les lance-roquettes unitaires (LRU)
  • des véhicules blindés de combat d’infanterie (VBCI) et des hélicoptères Caracal, Tigre et Caïman
  • le drone du génie Drogen développé par Infotron pour la détection d’engins explosifs
  • l’avion de transport militaire A400M qui a passé ses évaluations à Madama en août 2016
  • de nouvelles techniques de combat...

 

Pourquoi la France est-elle pratiquement la seule force militaire offensive au Sahel?

Depuis 2013, environ 13 000 Casques Bleus, fournis par la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) sont déployés par l'ONU. Leur rôle se limite au maintien de la paix et de la sécurité internationale. Ils n'ont pas pour mission de combattre les groupes djihadistes.

L'opération Barkhane mobilise 4.500 militaires français au Sahel. Les seuls européens à ses côtés sont

  • L'Estonie qui va doubler sa présence sur place de 50 à 95 personnes!
  • La République Tchèque a confirmé sa participation en 2020 (combien?)
  • et la Belgique qui va envoyer... trois officiers...

La plupart des pays européens estiment que la menace au Sahel est le problème de la France, pas le leur. Pourquoi? Sans doute parce que la France est la seule à y avoir des intérêts économiques à défendre.

 

En conclusion:

Dans son article, Mathieu Rigouste conclut que "Si elle coûte à l’État, [et donc au contribuable] l’opération [Barkhane] profite clairement aux industriels. Elle participe aux bénéfices et aux records à l’exportation du complexe des industriels français de l’armement, lequel réalise 20 milliards d’euros de commandes en 2016 et se place comme troisième exportateur d’armes mondial en 2017".

"c’est un formidable levier pour l’export".
Général Desportes

Et pour en revenir à l'introduction de ce billet:

Le pillage des matières premières africaines a toujours été au cœur du processus colonial. A partir des années 1960 le mot "colonialisme", trop fortement teinté de pillage et d'exploitation unilatérale, est progressivement remplacé par celui de "néocolonialisme", lui-même remplacé par "coopération", et englobé dans celui de "mondialisation".

Mais, hormis les mots, les anciennes puissances colonisatrices continuent à maintenir leur présence et leurs influences dans ces anciennes colonies, notamment pour conserver l'accès aux matières premières. La guerre au Sahel, si elle vise bien à affaiblir les groupes armés islamistes, n'est-ce pas aussi pour assurer une certaine "quiétude" à la poursuite des affaires économiques?

C'est la conclusion à laquelle arrive Joseph Henrotin, politologue spécialiste des questions de défense interrogé par franceinfo:

"L'objectif initial de l'opération Barkhane, c'est l'élimination des groupes jihadistes. Au-delà de ces visées purement sécuritaires, l'objectif à moyen terme, c'est de recréer de l'Etat dans la zone. Et les Etats étant préservés, les liens économiques fonctionnent mieux. Des Etats en situation de paix sont aptes à être prospères, à commercer, le champ économique y est ouvert".

Et au final, n'est-ce pas cela que voulait dire le tweet du militant CGT ?


groupe Orano (ex-Cogema puis Areva), est présent depuis un demi-siècle au Niger, l'un des pays les plus pauvres de la planète. Le groupe y exploite deux mines dans le Nord-Ouest du pays, près d'Arlit. Un troisième site, en projet à Imouraren, est "gelé" depuis 2015.

(**) Le premier ministre Edouard Philippe a été le directeur des affaires publiques du groupe nucléaire Areva d'octobre 2007 à octobre 2010.

(***) "Les exportations récentes de Rafale n’auraient sans doute pu avoir lieu sans les démonstrations en Libye puis durant Serval au Mali". Raphaël Granvaud, membre de l’association Survie, rédacteur de "Billets d’Afrique" bulletin mensuel d’information alternative sur les avatars de la politique africaine de la France.

 

Robotisation, emploi et niveau de vie

Faut-il se préparer à un avenir sans emplois ?

La robotisation et la numérisation permettent aux entreprises de faire d'énormes gains de productivité. Une fois bien rodés, les robots ne font pas d'erreurs humaines. Ils peuvent travailler 24h sur 24 et ... ne se mettent pas en grève!

Mais la robotisation détruit des emplois, beaucoup d'emplois, de plus en plus d'emplois.

Selon les estimations de l'Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) "14 % des emplois sont exposés à un risque élevé d’automatisation". Et les chiffres avancés par certains chercheurs sont largement supérieurs à cette estimation.

Pour sa part, Mounir Mahjoubi, ancien secrétaire d’État en charge du Numérique sous Hollande, député LREM de Paris, a publié en novembre 2019, un rapport sur le géant de la vente en ligne AMAZON, dans lequel il dénonce la destruction d'emploi liée à la robotisation:

  • La compétitivité d'Amazon vient de ce qu'un seul salarié supporte un chiffre d'affaires d'environ 600 000 euros, contre 270 000 euros pour un salarié d'une boutique.
  • Amazon considère ses salariés physiques comme des robots en leur imposant des tâches répétitives qu'ils doivent exécuter à un rythme effréné et minuté...
  • A chiffre d’affaires équivalent, Amazon embauche 2,2 fois moins de salariés que les commerçants traditionnels.

Dit autrement, si la firme Amazon (et autres GAFAs) crée des emplois, elle en détruit le double par la robotisation.

 

Faut-il s'en plaindre ou s'en réjouir?

A l'échelle locale, pour produire 1 tonne de patates, ou une tonne de lait, ou une voiture, il faut des ingrédients de base auxquels on incorpore une quantité déterminée de travail, que l'on appelle valeur ajoutée.

De la même façon, à l'échelle nationale, pour "fabriquer" le produit intérieur brut, c'est-à-dire le PIB, il faut une quantité globale, déterminée, de travail.

Pour tout être humain de bon sens, si une partie de ce travail est réalisé par des robots, c'est autant de peine qui devrait être épargnée à l'humain. Et tant mieux si un robot fournit 2 ou 10 fois plus de travail qu'un humain.

Quand un humain fabrique un produit, il génère la valeur de son salaire + la valeur des cotisations sociales liées à son salaire + le bénéfice du patron + des impôts versés à la collectivité.

Si ce travail est réalisé par un robot, et qui plus est avec une meilleure compétitivité, ce robot doit générer plus que l'équivalent salaire + cotisations sociales + bénéfice pour le patron + équivalent impôts.

Ce qui devrait se traduire par

  • une diminution globale du temps de travail humain et
  • une amélioration du niveau de vie.

Si ce n'est pas le cas.... Qui profite alors de la robotisation? Et où va le gain de productivité? Tout le monde aura compris!....

Quant au système économique, il reste basé sur une société de consommation. Et les humains restent les consommateurs nécessaires au fonctionnement du système. Ce ne sont pas les robots qui vont consommer!

Donc, que les humains travaillent beaucoup, peu, ou pas du tout, le système devra les rétribuer pour qu'ils aient de quoi consommer et perpétuer le système...

 

 

Cherche galériens désespérément...!

Les patrons n'arrivent pas à embaucher ! C'est un paradoxe qui ne manque pas d'étonner alors que le chômage peine à descendre au-dessous de 10%. Certains chefs d'entreprises disent avoir du mal à recruter. Des études réalisées (par Pôle emploi et par le Dares...) estiment qu'il y aurait entre 200 000 et 330 000 offres d'emplois non pourvues faute de candidats.

Mais ces études ne donnent la parole qu'aux entreprises, jamais aux candidats en recherche d'emploi... On n'a donc que le point de vue des patrons, lesquels mettent en avant

  • l'inadéquation entre le profil des candidats et le profil du poste,
  • le manque d'expérience professionnelle et
  • le manque de motivation des candidats.

S'ils voulaient vraiment trouver preneurs, peut-être les patrons devraient-ils corriger leurs allégations et dire qu'ils n'arrivent pas à embaucher... comme ils voudraient! C'est-à-dire à leurs conditions ?

Il est vrai que certains boulots sont plutôt pénibles, comme ceux du bâtiment, de certaines industries (abattoirs..) la restauration...

Pour autant, il serait faux de croire que ces boulots, même pénibles, continueraient à être dédaignés

  • s'ils étaient d'une durée réduite en proportion de leur pénibilité, et
  • s'ils étaient rémunérés à juste valeur.

 

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Gouverner pour ou contre le peuple?

Dans nombre de pays qui se proclament "démocratiques" on voit se dérouler des manifestations qui rassemblent plus ou moins de monde et qui sont plus ou moins violentes. Devant les medias, les politiques transforment ce droit à manifester en preuve de démocratie, proclamant que "Chacun est libre de manifester; On n'est pas dans un pays totalitaire!"

Mais au fait, pourquoi différentes catégories sociales manifestent-elles? Il semble bien que ce soit pour réclamer ici plus de salaire, là pour réclamer de meilleures conditions de travail, ou encore pour s'opposer à un projet de réforme menée par le gouvernement. Rarement pour exprimer un soutien. Dans presque tous les cas pour exprimer un mécontentement, voir un ras-le-bol.

Or la politique d'un pays est menée par le gouvernement qu'il s'est donné. L'une des caractéristiques - l'essentielle caractéristique même - d'un régime démocratique est que ceux qui sont censés diriger la politique sont issus d'élections libres et universelles.
Le gouvernement qu'il s'est donné?.... Vraiment?

  • Alors pourquoi observe t-on autant de conflits entre les dirigeants au gouvernement et le peuple qui est censé les avoir placés à la direction du pays? Ici on proteste contre le ministre de l'agriculture, là contre le ministre de l'éducation, là contre le ministre de l'intérieur....
  • Pourquoi a-t-on besoin de déployer tant de moyens et de forces répressives pour "encadrer" les manifs?
  • Pourquoi a-t-on besoin de bunkériser les villes où se réunissent nos dirigeants politiques, sinon pour les protéger d'un peuple en colère?

Certainement parce que le gouvernement et le peuple ne sont pas autant en adéquation que le mot démocratie le laisse supposer.

Parce que les élus sont bien plus des élus imposés au peuple votant que choisis par ce peuple. Imposés par la professionnalisation des candidats, par les campagnes médiatiques préélectorales, d'ailleurs qualifiées de batailles électorales, menées à grand renfort de moyens et de coups tordus.

Aussi parce que les vrais gouvernants ne sont pas ceux qui ont été élus. Les élus sont confinés dans leurs enceintes dorées comme le palais Bourbon et le palais du Luxembourg. Les membres du gouvernement, ceux qui dirigent officiellement, sont choisis et nommés par le Président de la République. Ces choix et nominations qui échappent au peuple sont plutôt le résultat de réseaux d'intérêts et de copinages. C'est d'ailleurs ce qui explique la multiplication des scandales qui éclatent pour conflits d'intérêt.

Enfin (et peut-être surtout) parce les membres du gouvernement sont bien souvent sous le contrôle des magnats de l'économie qui manipulent par lobbying.

Quand un pays se donne un gouvernement, ce n'est pas forcément le peuple qui se l'est donné!

Le vrai pouvoir est développé ici.

 

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On n'est jamais mieux jugé que par les siens !

 

Le 16.07.2019: François de RUGY, N° 2 du gouvernement, est contraint de démissionner suite aux révélations de Médiapart sur les pratiques immorales du ministre de la transition écologique. Dîners fastueux entre "amis", aménagements luxueux de son appartement de fonction, location d'appartement à loyer préférentiel, non imposition sur le revenu en 2015, utilisation de ses indemnités parlementaires pour payer ses cotisations politiques, fréquentation de lobbyistes anti écologie, limogeage de sa directrice de cabinet pour sauver sa tête, ..., cela commençait à faire beaucoup trop d'éléments compromettants pour le pouvoir... Lequel pouvoir, en la personne du premier ministre, a ordonné une enquête gouvernementale aux fins de vérifier si les allégations de Médiapart étaient fondées ou non.

 

En ce qui concerne les travaux engagés dans l'appartement de fonction de l'ex président de l'Assemblée Nationale pour 64.000 €, l'inspection a été menée sous la houlette de Virginie Aubard, contrôleuse générale des armées. Matignon conclut que, au total "cette inspection n’a relevé aucune irrégularité imputable au ministre dans le respect des principes d’exemplarité et des règles de la commande publique". Peut-être une note légèrement salée pour le "rechampissage (c’est-à-dire la réfection) des moulures de la chambre principale, du salon et des couloirs" pour une broutille de 16.200 € TTC.
L’entourage du Premier ministre a, dans le même temps, récusé toute possibilité d'impartialité de cette enquête administrative en affirmant que "la mission d’organisation des services du Premier ministre qui a conduit l’inspection sous l’autorité de Virginie Aubard est un corps composé de fonctionnaires rigoureux".

Autrement dit: "Circulez! il n'y a rien à voir..."

 

En ce qui concerne les dîners fastueux à l’hôtel de Lassay, une autre enquête était menée par l'Assemblée Nationale. Ses conclusions dédouanent également l’ancien ministre de la Transition écologique, qui n’aurait commis aucune faute. Elle estime que "Le niveau des prestations culinaires servies était conforme aux normes habituelles". Seuls trois dîners (sur dix) ont été considérés comme "manifestement excessifs par rapport à ce qui peut être considéré comme raisonnable". L’Assemblée suggère leur remboursement.

 

Quelle crédibilité ont ces enquêtes internes?

Une enquête à l'initiative du gouvernement, menée par une "commissaire" du gouvernement est obligatoirement orientée. Pourquoi ne confie t-on pas à la justice ordinaire le soin d'enquêter et de juger?

De même, la commission d'enquête parlementaire est à l'image de la majorité à l'Assemblée c'est-à-dire composée d'une majorité de "copains" du ministre. On ne peut donc pas s'attendre à une neutralité dans l'enquête, non plus que dans ses conclusions.

Delphine Batho, députée écologiste l'a bien compris. Elle estime que "Les enquêtes internes ne sont pas crédibles", et qu'il "faut donner le pouvoir d'enquête à un organisme indépendant comme la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique".

Sources: Franceinfo

 

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Une alternative au chômage: Le SPAM crée des emplois!

 

Par Anicet Le Marre

Un jour que nous nous apprêtions à prendre le métro, je faisais remarquer, à un mien ami, que ce n'était pas top de jeter son mégot de cigarette sur le quai. Il me répondit que si tout le monde mettait ses mégots dans une boîte prévue à cet effet, ou si tout simplement on les gardait dans sa poche pour les mettre dans une poubelle plus tard, cela contribuerait à supprimer des emplois de balayeurs... Sa réponse me laissa coi!

Aujourd'hui, à l'instar des mégots, le spam envahit nos boîtes à lettres physiques, nos boîtes e-mail et nos téléphones. Le moyen le plus efficace que j'ai trouvé pour réduire le spam téléphonique est de ne jamais répondre à un numéro qui n'est pas dans mon répertoire. Beaucoup de personnes (qui se plaignent elles-mêmes du spam téléphonique) ne peuvent s'empêcher de décrocher chaque fois que ça sonne. Elles se justifient au prétexte que ces appels intempestifs c'est un boulot comme un autre et que le fait de ne pas répondre prive les personnes concernées de leur emploi car elles sont payées aux appels décrochés!

Jeter ses mégots n'importe où sauf dans une poubelle c'est de l'incivisme et c'est aberrant; le spam est une forme de viol et c'est tout aussi aberrant. Doit-on subir ces aberrations au nom de l'emploi... pendant que des patrons licencient impunément par centaines, voir par milliers, au nom du profit???

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Progrès

 

Par Anicet Le Marre

Si vous me posiez la question: "Etes-vous pour ou contre le progrès?" Je vous répondrais qu'à priori je suis "pour". Mais, à priori seulement; car tout dépend de ce que l'on met sous le terme "progrès".

Le progrès peut être vu comme l'évolution de l'humanité vers un but idéal. Ainsi, nombre de recherches scientifiques ont abouti à des avancées technologiques qui permettent aujourd'hui de vivre mieux (meilleure santé, meilleures conditions de travail, plus de satisfactions, plus de sérénité,...). C'est à l'évidence un progrès.

Là où on peut être plus nuancé c'est dans la distribution sociale de ce progrès. Car chacun ne bénéficie pas de façon égale des avancées scientifiques et technologiques.

En effet, le progrès technologique a permis d’automatiser un nombre croissant de tâches de production, donc d'augmenter la productivité. En revanche, le progrès a aussi permis de réduire les emplois de production et a donc entraîné une augmentation de la demande d'emploi, créant ainsi un déséquilibre de l'offre-demande d'emploi, lequel déséquilibre aboutit à la réduction des salaires. Le progrès se traduit ici par une amélioration de la productivité et une réduction des coûts de production (main d'oeuvre), donc une augmentation des profits pour le patronat, mais un recul social pour le salariat.

En outre, ces bienfaits s’accompagnent souvent d’effets pervers: pollution, surconsommation, surproduction, épuisement des ressources naturelles….
Ils peuvent aussi mettre en danger l’intégrité de la personne humaine: OGM, pesticides, clonage, carte du génome….

Le problème vient du fait que le progrès scientifique est inféodé au pouvoir économique qui l’instrumentalise. Les experts en tous genres accréditent cette tendance que le citoyen lambda ne saurait contester. D’autre part l’individu a du mal à donner un sens global et cohérent à une multitude de savoirs découpés en kit.

Il est évident qu’à l’échelle de la planète, seul un petit nombre d’individus bénéficie du progrès: nous sommes loin d’un partage équitable. Si, en Occident on bénéficie du progrès technique et de la consommation tous azimuts, sur le plan humain la tendance est à l’anesthésie des individus dont le dénominateur commun est d'être réduits au seul acte de consommer.

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