L'
autre voie Changer le modèle social
Voir/revoir la première partie: Analyse du système social 1-
Refuser le modèle de travail imposé
Nous avons décrit dans les pages précédentes (Privatisation intégrale du travail) le modèle que l'élite veut nous imposer et qui aboutirait à une individualisation du travail et un report intégral des charges sur le travailleur:
Jusqu'à la fin du 20ème siècle, l'appréciation de la pénibilité du travail se faisait sur des bases physiques: pénibilité des métiers du bâtiment et travaux publics, travail de nuit, travail à la chaîne, dangerosité (amiante, nucléaire,...) Aujourd'hui, la pénibilité du travail devient la pénibilité au travail causée par le harcèlement moral. Ce harcèlement conduit aux troubles psycho-somatiques, au burn-out et au suicide. Il est utilisé non seulement pour augmenter la productivité des salariés, mais aussi pour réduire le coût salarial en licenciant sans avoir à respecter ni la loi, ni le code du travail, ni les acquis sociaux. On peut voir l'application concrète de ces méthodes dans le reportage "Envoyé Spécial" diffusé le 8 mars 2018 sur A2.
Dans notre société, le travail entendu au sens d'emploi, constitue la source de revenus commune à la très large majorité des citoyens: travailleurs manuels (paysans, ouvriers, artisans), employés (fonctionnaires, santé, services), ou travailleurs intellectuels (enseignement, presse et medias, …). Les gains de productivité par la mécanisation, la robotisation, l'informatisation ont permis de réduire considérablement le temps de travail global.
En moins de deux siècles, le temps de travail a été divisé par deux! Cette réduction globale aurait logiquement dû aboutir à une réduction du temps de travail individuel et un allongement du temps de loisirs. Or nous assistons paradoxalement à une montée inexorable du chômage, une augmentation des heures supplémentaires pour les travailleurs notamment manuels, une multiplication des petits boulots à temps partiel et un allongement des années travaillées pour bénéficier de la retraite. Le partage du travail actuel est un non-sens. Cette répartition aberrante du travail conduit à prélever des cotisations sur le salaire des travailleurs pour indemniser le chômage, à instituer un revenu de solidarité active (RSA) pour assurer aux personnes sans ressources un niveau minimum de revenu (sous-entendu: de façon à rester consommateur) et à reculer l'âge de départ à la retraite. Observons la répartition des actifs et des chômeurs: Répartition
de la population selon la situation sur le marché du travail en 2014
La répartition est donc, grosso modo, de 1 actif pour 1 inactif. Or, les statistiques de l'INSEE nous amènent à constater, non sans étonnement, que les revenus issus des allocations chômage ne sont que très peu éloignés des revenus moyens salariaux: Revenu
salarial moyen en 2011
Dans ces conditions, ne serait-il pas plus judicieux de mutualiser le temps de travail des actifs et des chômeurs ? Le partage du travail entre actifs et chômeurs permettrait de réduire le temps de travail hebdomadaire moyen de 35 heures à 31 heures ½ soit un gain de temps de loisirs de 3 h ½ par semaine. Bien entendu cela suppose que tout chômeur soit un demandeur d'emploi réel et non un profiteur. Les chômeurs qui ne trouveraient pas un emploi suffisamment proche de leurs compétences devraient accepter un travail civique au service de la communauté urbaine où ils résident. Le partage du temps de travail est d'autant plus réalisable que le potentiel de qualification du réservoir de main-d'oeuvre correspond assez bien aux qualifications des emplois susceptibles d'être partagés.
Avantages:
Les fonctionnaires c'est qui et combien sont-ils? Le secteur public c'est ce qu'on appelle couramment les fonctionnaires. Il est très difficile de collecter des données précises sur les effectifs de la fonction publique. Les données du tableau ci-dessous sont tirées de diverses publications statistiques de l'INSEE. Le total des détails ne donnera pas le total général car il manque des catégories et ils ne proviennent pas d'une source homogène. Nous nous contenterons des ordres de grandeur. Ils sont arrondis.
Aligner les horaires de travail Aligner les cotisations sociales
La crise du COVID a (re)mis au grand jour les effets délétères de la politique publique menée depuis des décennies, en matière de santé:
Fin janvier 2022 a éclaté le scandale des EHPAD privés (Scandale ORPEA) qui, pour rémunérer leurs actionnaires, ont poussé la recherche de rentabilité à un point qui aboutit à la maltraitance des personnes âgées. Ces scandales et ces dérives montrent clairement que la SANTE devrait être une affaire 100% publique, au service de 100% de la population, entièrement prise en charge par l'Etat et donc 100% gratuite. La gratuité totale de l’accès aux soins commence par le regroupement sous un seul régime de tous les organismes de sécurité sociale y compris les mutuelles et complémentaires de santé privées. La gratuité va aussi de pair avec la suppression de toute franchise médicale et autres retenues. Une
telle mesure rend caduque l'administration de la Sécurité Sociale puisque
la gratuité annule tout besoin de gestion des remboursements.
Ses 162.000 agents seront ainsi disponibles pour partager encore le
temps de travail des actifs cités plus haut. Le
financement qui était nécessaire à leurs salaires
est une dépense en moins au budget général de l'Etat.
Les revenus passifs sont les revenus qui ne nécessitent pas de vendre sa force de travail.
La société doit être reconstruite en réduisant progressivement les différences de richesses. Dans une société ainsi équilibrée il reste nécessaire d'investir dans l'entretien de l'acquis et dans la construction de l'avenir. Chaque citoyen doit se sentir concerné par ces deux fonctions essentielles. Pour se sentir citoyen, chacun doit participer à leur financement au moyen d'un seul et unique impôt: l'impôt sur tous les revenus autres que les revenus du travail. Il appartient au peuple souverain d'en déterminer l'assiette et le taux. Le meilleur barème d'imposition -et le plus simple aussi- est un barème à taux unique. Le montant de l'impôt serait ainsi 100% proportionnel et chacun payerait équitablement en fonction du volume de ses revenus. Exemple
avec un taux uniforme de 15%:
Comme il a été dit plus haut, les revenus passifs proviennent d'une rente de situation. Ils ne nécessitent pas de vendre sa force de travail. Leur imposition permet une redistribution d'une part pour le bien commun. Les salaires rémunèrent un engagement humain individuel en travail et en temps. Il est normal que les revenus de ce travail restent acquis à ceux qui l'ont gagné par leur engagement. La consommation de base concerne des produits de première nécessité: alimentation, hygiène, vaisselle et électroménager de base, etc... soit tout ce qui est nécessaire pour vivre dignement. Il ne s'agit en aucun cas que ces produits soient gratuits; il s'agit seulement de ne pas les grever de TVA. Outre leur caractère de justice sociale, ces mesures sont de nature à donner du pouvoir d'achat à ceux qui travaillent et constitueraient, même sous le régime actuel, une relance efficace de l'économie.
Voir la page spéciale consacrée au Revenu universel
Pour un citoyen du haut de la pyramide sociale, un héritage est la transmission du patrimoine issu de ses parents, patrimoine lui-même issu du patrimoine des grands parents, lui-même issu... Certes, toutes les grandes fortunes ne sont pas issues de la transmission de patrimoine. Certaines ont été construites en une seule génération par des gens suffisamment habiles qui ont su faire travailler pour eux des dizaines de milliers de personnes sous-payées et qui ont su vendre leurs produits beaucoup plus cher que leur prix de revient à des millions de consommateurs. Les premiers sont, à l'origine, de simples voleurs qui se sont approprié des terres ou/et des moyens de production. Les seconds sont les vrais capitalistes modernes, ceux qui savent voler en exploitant, sans que cela soit perçu comme un vol. Pour un citoyen du bas ou du milieu de la pyramide sociale, un héritage est le fruit de l'épargne que des parents défunts laissent à leurs descendants. Pour ceux-là, un héritage n'est pas le fruit de l'exploitation de l'homme par l'homme. Aussi y a t-il lieu de distinguer entre les deux catégories pour traiter de l'abolition de l'héritage. Le rôle des parents est d'élever les enfants jusqu'à ce qu'ils soient en mesure de se débrouiller eux-mêmes dans la vie. Les élever ce n'est pas seulement satisfaire leurs besoins primaires (alimentation, habillement, logement) mais aussi pourvoir à leur éducation de façon à les rendre autonomes. Il appartient ensuite à ces enfants, devenus adultes, de se comporter de même avec leurs propres enfants. Il n'y a pas lieu pour les parents d'accumuler un patrimoine supplémentaire dont les enfants hériteraient après leur disparition.
Selon Direct gestion les déclarations de succession souscrites en France en 2006 portaient sur un total de 58,85 milliards d'euros, pour un montant moyen d'actif net transmis égal à 174 000 € par défunt. Bien sûr cette moyenne ne rend pas compte des disparités. On peut citer le cas très médiatique de Liliane Bettencourt, héritière, femme la plus riche du monde qui perçoit 34 millions d'euros par mois. D'après l'observatoire des inégalités un tiers des héritages sont inférieurs à 8 000 euros et 85 % inférieurs à 100 000 euros, selon les données de l'enquête patrimoine de l'Insee pour 2010. Cela signifie que la très grande majorité des héritages en ligne directe (entre parents et enfants) ne sont pas soumis à l'impôt sur les successions puisque l'abattement dans ce cas est justement de 100 000 euros. Ceux qui héritent appartiennent le plus souvent aux catégories favorisées: l'héritage permet de transférer la fortune entre générations et assure ainsi le maintien des inégalités de niveau de vie dans le temps. Pour la moitié de la population de milieu employé ou ouvrier, percevoir un héritage supérieur à 100 000 euros n'arrive quasiment jamais: moins de 10 % des héritages sont de ce niveau. Mais même chez les catégories beaucoup plus favorisées, les gros héritages ne sont pas la règle: c'est le cas de 30 % pour les professions libérales et de 22 % pour les cadres supérieurs. Il faut dire que dans certains cas, dans les milieux les plus favorisés, la succession a été préparée à l'avance avec des dons anticipés qui permettent d'échapper en toute légalité à l'impôt. Certains voudraient faire en sorte que l'on puisse hériter avant le décès des parents. Il est vrai que quand on est jeune on a habituellement peu de moyens et beaucoup de besoins et que c'est l'inverse en vieillissant. Mais la mise en application de ce principe rendrait les inégalités encore plus criantes. Les riches donnent généralement assez tôt assez d'argent à leur progéniture pour qu'ils ne soient pas dans le besoin afin de leur permettre de réussir dans la vie. Les moins nantis cherchent aussi à aider leurs enfants avec leur bien plus maigres moyens. S'ils donnaient plus, ou s'ils donnaient plus tôt, ce serait en hypothéquant leur propre fin de vie. En fin de vie que resterait-il alors à hériter? L'héritage est un moyen pour les riches de rester riches pendant que les valeurs héritées dans les milieux populaires ne permettent pas aux pauvres de devenir riches. La meilleure façon d'arrêter cette discrimination par l'héritage serait de le supprimer. Cependant, l'héritage étant une tradition ancestrale, la sensibilité à la succession est forte, même au sein des classes populaires. Cela s'explique notamment par la peur de perdre un capital, même de faible valeur, à caractère affectif très fort, surtout quand il s'agit de la maison de famille. Sa suppression pure et simple rencontrerait une très forte résistance. C'est pourquoi il est préférable de permettre à tout le monde d'hériter jusqu'à un certain plafond et de taxer le surplus à 100%, ce qui revient à supprimer les rentes de situations pour les enfants "nés sur le tas". Pour la mise en application il convient de commencer par définir le plafond ou quotité maximale héritable (Q). Cette définition sera faite par le système législatif en vigueur. Elle est applicable à tout héritage quel qu'il soit. Pour la répartition entre héritiers il suffit d'appliquer les règles actuellement en vigueur. Bien évidemment, lorsque le montant réel partageable est inférieur à Q (C'est le cas du parent défunt pauvre) il est intégralement réparti entre les héritiers. Lorsque le patrimoine des parents défunts est supérieur à Q chacun des héritiers reçoit sa part selon son rang et l'excédent revient d'office à l'Etat. Il n'y a pas lieu de taxer en aucune manière un héritage ainsi défini. La part d'héritage supérieure au plafond, entrant dans les fonds publics, permet une diminution conséquente des autres impôts. Avantages en plus des bénéfices pour l'économie:
Pour en savoir plus sur la réforme de l'héritage. Combien vont coûter toutes ces réformes?
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