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Changer
de bocal pour
Changer
la société
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Le
Revenu Universel
La
page Alternatives partielles expliquait qu'au sein d'une société
libérale avec un fort taux de chômage, le principe
d'un revenu de base ou revenu universel ne pouvait être,
au mieux, qu'une amélioration du fonctionnement social.
Appliqué
au sein d'une société qui redeviendrait pleinement
démocratique et dans laquelle le plein emploi serait
la règle, le revenu universel est une disposition extrêmement
positive.
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Le Revenu Miniversel Macron
Le
13 septembre 2018, le Président de la République
a annoncé la future mise en place d'un RUA (Revenu
Universel d'Activité) pour abonder le plan
de communication "pauvreté" du gouvernement.
Promesse
ou réalité?
Elle serait inscrite dans un projet de loi...
en 2020!
Universel?
Revenu ou fusion d'allocations?
Il s'agirait seulement d'une refonte de quelques minima sociaux:
RSA, APL, Prime d'Activité a précisé la
ministre Agnès Buzyn. Mais le plan est très flou et on
ne connait rien des modalités d'application... sauf qu'il
serait assorti de contraintes...
Pour
sortir de la pauvreté?
En
juillet 2017, le premier ministre a commandé à
France Stratégie (un organisme de réflexion indépendant rattaché
à Matignon) une étude sur la fusion du revenu de solidarité
active (RSA) avec l’allocation de solidarité spécifique (ASS),
la prime d’activité, les aides au logement (AL), l’allocation
adulte handicapé (AHH), l’allocation de solidarité pour les
personnes âgées (ASPA, ex-minimum vieillesse) et l’allocation
supplémentaire d'invalidité.
Le rapport remis en juin 2018 a conclu que la fusion pourrait
entraîner une baisse de ressources pour 3,55 millions de ménages!!
Source:
Le Monde
Un
Revenu Miniversel donc...
Un nouvel effet d'annonce visant à corriger l'image d'un
Macron président des riches! Mais une mauvaise
nouvelle supplémentaire pour les pauvres, présentée
comme une bonne nouvelle.
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Situation
actuelle: des aides sociales nombreuses, éparpillées
et inadaptées
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Deux
chiffres pour résumer:
4
millions de bénéficiaires
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25
milliards d'€ par an
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Voici
ce que dit le rapport que le Premier Ministre a demandé au député
Christophe Sirugue sur les minima sociaux. Ce rapport de 170 pages a
été publié en avril 2016. Il
est consultable ici.
La
France compte aujourd’hui dix minima sociaux dont bénéficient quatre
millions d’allocataires: le revenu de solidarité active (RSA), l’allocation
de solidarité pour les personnes âgées (ASPA), l’allocation adultes
handicapés (AAH), l’allocation supplémentaire d’invalidité (ASI), l’allocation
de solidarité spécifique (ASS), l’allocation veuvage (AV), le revenu
de solidarité outre-mer (RSO), la prime transitoire de solidarité (PTS),
l’allocation temporaire d’attente (ATA) et l’allocation pour demandeur
d’asile (ADA).

Ces
dix minima sociaux se caractérisent par la complexité et la diversité
des règles applicables aux allocataires: Complexité des différents dispositifs
existants et complexité des démarches que l'usager doit entreprendre
pour avoir accès à ses droits... au risque de rendre le système inéquitable.

Toutes
ces aides dispersées, complexes et coûteuses à gérer
pourraient être efficacement remplacées par un système
unique: Le Revenu Universel.
Un
Revenu Universel: De quoi s'agit-il?
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-
Il s'agit d'un revenu versé par l'Etat à tous ses citoyens, sur
une base individuelle, sans conditions de ressources.
-
Il
est universel: versé à tous, indépendamment des autres revenus.
-
Il
est cumulable avec tous les revenus individuels.
-
Il
est alloué à l'individu et non au ménage.
-
Il
remplace un certain nombre de prestations sociales et, en ce sens,
il simplifie l'administration.
-
Contrairement
à certaines autres propositions, nous estimons qu'il doit
être assorti de l'obligation d'une contrepartie travail.
Le
titre est au conditionnel car il ne s'agit ici, bien entendu, que de
propositions qui seraient à discuter collectivement dans le cadre
d'un changement radical de modèle de société que
nous avons appelé "changement de bocal". Dans
ce cadre le revenu universel pourrait remplacer tout ou partie des allocations
actuelles suivantes:
-
Le
RSA et la prime d'activité
-
Les
allocations chômage (emploi garanti / obligation de travail)
-
Toutes
les aides à l'emploi qu'elles soient patronales (exonérations
de charges, primes incitatives à l'embauche notamment) ou
salariales (primes à la création d'entreprise, aides
au retour à l'emploi...)
-
L'allocation
logement (incluse dans le R.U. et identique pour tous)
-
Les
allocations familiales (les enfants auraient les mêmes droits
au R.U. que les adultes, mais avec une pondération à
déterminer, jusqu'à la majorité).
-
La
sécurité sociale (Si accès gratuit et universel
à la santé)
La
subsistance garantie pour tous ceux qui sont en situation précaire:
les artistes intermittents, les jeunes entrepreneurs, les militants
et bénévoles associatifs, les étudiants en quête
de petits jobs, les citoyens investis dans la vie de leur quartier ou
de leur commune... mais aussi les artisans, commerçants, agriculteurs,
entrepreneurs... bref tout le monde, riches ou pauvres.
Conserver
les allocs ou travailler? Actuellement les bénéficiaires
d'allocations soumises à conditions de ressources ont souvent
avantage à rester au chômage plutôt que de déclarer,
ne serait-ce qu'un petit boulot, car cela pourrait leur faire perdre
le bénéfice de leurs allocations. C'est ce que certains
appellent la trappe à inactivité. Avec le revenu
universel il n'y a plus de RSA ni autres revenus substitutifs; il n'y
a plus aucun risque de perdre le R.U. si on trouve un emploi. Il ne
peut donc plus y avoir d'incitation au non-travail.
Remède
contre l'auto-exclusion: Aujourd’hui il y a des personnes qui seraient
éligibles au RSA mais qui ne le demandent pas, essentiellement par pudeur
et parce qu'elles craignent d'être montrées du doigt (stigmatisation).
Avec le revenu universel il n'y a plus de discrimination puisque tout
le monde le perçoit.
Simplification
de la gestion de la Sécu. Il n'y a plus à gérer
de conditions de ressources pour le RSA, ni pour l'APL et autres...
Tous ces avantages conditionnels disparaissent et avec eux leur gestion
compliquée et coûteuse.
A relier avec le système
de santé gratuite.
L'égalité
de base pour tous est la caractéristique essentielle du revenu
universel. Le R.U. constituerait un énorme progrès vers
la véritable démocratie. Car quelles sont les aspirations
légitimes de tout être humain quelles que soient ses origines
et sa condition?
-
Vivre
tout court, ce qui implique un accès à la santé
depuis la prénatalité jusqu'à la mort.
-
Vivre
décemment et donc avoir les moyens de se nourrir, de se vêtir,
de se déplacer, de se loger.
- Avoir
accès au confort, aux vacances, aux loisirs et à la
culture
Le
revenu universel doit être suffisant pour permettre aux moins
favorisés autant qu'aux "âmes bien nées"
de satisfaire ces aspirations minimales. Son universalité et
le fait qu'il ne soit pas lié à une quelconque condition
de ressources met tout le monde sur un même pied d'égalité
minimal.
Il
n'empêche aucunement les ambitieux de chercher à devenir
riches s'ils le souhaitent! Pour une fois le slogan "travailler
plus pour gagner plus" aurait du sens! ...mais pas le
même que lui donne Nicolas Sarkozy.
Il
n'est pas possible de dire à l'avance quel serait ou quel devrait
être le montant du revenu universel. Tout dépendra des
ambitions que le peuple, appelé à en discuter avant de
l'adopter, voudra bien lui donner. Lorsqu'il s'agira de décider
du montant du revenu universel il faudra naturellement prendre en considération
la totalité des prestations qu'il remplace. Plus il remplacera
d'aides, plus son montant sera élevé.
Il
est cependant possible d'énoncer quelques principes:

Comment
serait-il financé?
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Attention:
l'étude du financement d'un revenu universel n'est pas à
placer dans le cadre de la société actuelle. Dans
ce cadre, le financement par création monétaire proposé
par certains auteurs et notamment par le Mouvement Français pour
un Revenu de Base est une très mauvaise solution, surtout si
celle-ci était confiée aux banques par le biais d’un emprunt national.
En effet, elle ne permet pas de sortir du système, bien au contraire.
Placée
dans le cadre d'une société qui a changé radicalement
de modèle, qui a changé de bocal, le financement du R.U.
serait assuré, pour l'essentiel
-
D'une
part par toutes les prestations qu'il remplace,
-
D'autre
part par les économies réalisées par la simplification
de l'administration. La seule suppression de Pôle emploi dégagerait
une non-dépense de 5 Milliards d'euros/an. La refonte totale
de la sécurité sociale, dans le cadre de l'accès
gratuit à la santé, dégagerait une économie
de l'ordre de 10 Milliards.
-
Pour
le financement complémentaire, si nécessaire,
il n'y a pas de mystère:
il est à prendre là où se trouve l'argent c'est-à-dire
chez les riches. L’INSEE estime le patrimoine net français
à plus de 13 000 Milliards d'euros. Sa taxation à seulement
1% génèrerait 130 Milliards d'euros.
Que
disent ses adversaires?
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Encouragement
à l'oisiveté
La principale critique qui est faite au R.U. est qu'il inciterait une
partie des bénéficiaires à simplement profiter
de la société, et donc du travail des autres, sans fournir
la moindre contrepartie.
Cette
critique n'est que très partiellement fondée:
- Elle
s'appuie sur la sacralisation de la valeur travail qui trouve ses
racines dans notre formatage judéo-chrétien
"Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front".
Or la seule vraie valeur recherchée par l'Homme est le bien-être.
Le travail n'est que le moyen nécessaire pour y parvenir, pas
la finalité. Cela ne gêne aucunement qui que ce soit
de devoir travailler moins pour assurer ce bien-être, au contraire!
Ce qui importe c'est le partage des nécessités de
la vie (dont le travail, le financement des actions collectives,
le civisme, ...) entre tous ceux qui en partagent les bénifices.
-
L'instauration
d'un revenu universel, même en changeant de bocal, ne va pas
faire disparaître la société de consommation.
Le revenu universel n'est qu'un revenu basique. La motivation
de la grande majorité de la population sera toujours forte
de gagner plus pour consommer plus, et donc de travailler pour atteindre
le revenu adapté à ses prétentions.
-
Pour
éviter qu'une partie de la population soit tentée
de se contenter du R.U. il est parfaitement envisageable (et même
très souhaitable, à notre sens) d'instaurer une formule
de contrat donnant-donnant qui pourrait prendre les formes d'un
investissement citoyen (obligatoire en cas de non emploi) dans la
gestion municipale, dans le bénévolat associatif et/ou
éducatif et/ou culturel, ou encore dans un
service civique...

- A
moyen terme, plein emploi et citoyenneté deviendraient deux
notions qui sont faites pour aller naturellement de soi.

Le
R.U. ne trouve de raison d'être que dans une société qui serait
devenue réellement démocratique, dans une société où on aura
réécrit la Constitution AVEC le peuple, et POUR le peuple.
Une
société démocratique vraie ne peut pas être une société
des inégalités ni une société de la gestion du chômage. Elle
doit être une société de la répartition
du travail et de la répartition
des revenus du travail.
|
Site
du Mouvement Français pour un Revenu
de Base
Une
vidéo
publiée par le journal Le Monde et éditée par "Dessine-moi
l'éco"
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