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Qu'est-ce que la vie?

Le rôle de l'Evolution

 

  Pour une plus grande lisibilité, ce document est fractionné en plusieurs parties:
1
L'Univers, berceau de la vie
2
D'où vient la vie?
3
Le rôle de l'Evolution
4
Biologie de la vie
5
Considérations sur la vie
6
Création artificielle de la vie
7
La vie sur l'échelle du temps

 

Par Anicet Le Marre

Tout au long des pages précédentes nous avons fait référence à l'Evolution, sous-entendant que cette Evolution joue un rôle primordial dans le déroulement de la vie et dans la succession des étapes qui caractérisent la vie. L'Evolution semble donc avoir les propriétés d'une constante, d'une "loi de la nature". La vie découlerait de cette Evolution. Aussi est-il temps d'expliquer ce terme et le concept que ce terme sous-tend, afin de ne pas ériger l'Evolution en "puissance mystérieuse" qu'elle n'est pas, et afin de ne pas lui attribuer une "intention" qu'elle n'a pas davantage.

 

Qu'est-ce que l'Evolution ?

L'évolution est avant tout une théorie selon laquelle tout être vivant doit ses caractéristiques à d'autres êtres vivants plus anciens que lui, qui ont subi des transformations au cours du temps.

Les mécanismes fondamentaux des diverses transformations des espèces sont aléatoires c'est-à-dire qu'elles sont le fruit du hasard sans que l'on puisse dire qu'elles soient "dues" au hasard.

Ces mécanismes donnent naissance à des individus nouveaux qui sont ensuite sélectionnés par le milieu (et non par l'évolution): les individus mal adaptés ou non adaptés sont rapidement éliminés; seuls survivent ceux qui bénéficient de la capacité à s'adapter.


Charles Darwin

Nous devons à Charles Darwin, naturaliste anglais (1809­1882), une importante contribution à l'éclaircissement de l'épais mystère que constituait jusque là l'évolution des espèces vivantes. Cependant, si Darwin est considéré comme le père fondateur de la théorie évolutionniste, il convient de reconnaître que c'est Jean-Baptiste Lamarck (1744-1829) qui a, le premier, initié cette théorie, alors nommée transformisme.

Un être vivant est un organisme composé d'une, de plusieurs, ou d'une multitude de cellules. Le caractère "vivant" de cet organisme vient, en premier lieu, de ce qu'il est en interaction constante plus ou moins harmonieuse avec son milieu, avec son environnement. Ce dernier lui fournit l'énergie et la matière dont il a besoin pour se construire. S'il est en harmonie avec son milieu, l'être vivant continue à vivre; s'il est dans un milieu hostile, il est condamné soit à s'adapter … soit à disparaître. D'autant que l'environnement lui-même n'est pas stable, qu'il évolue au cours du temps.

Nous savons que l'atmosphère primitive de la Terre était particulièrement hostile à toute forme de vie telle que nous la connaissons aujourd'hui. Puis les conditions ayant évolué, la vie a pu apparaître dans l'eau, et se développer sur terre par la suite.

 

Le mécanisme de l'Evolution

Une seconde caractéristique de l'être vivant est qu'il est capable de se reproduire par ses propres moyens. Or, au cours de la reproduction des êtres vivants se produisent d'infimes erreurs dans la réplication (la copie) de ses gènes. Lorsqu'une telle erreur se produit dans la réplication génétique, le message lié au gène "erroné" ne se transmet plus, ou se transforme en un message différent.

L'évolution nait d'une erreur de copie génétique.

De telles erreurs peuvent (par métaphore bien sûr !) se comparer à celles qui se produisent lors de la reproduction d'un document par photocopie: Un simple petit point noir sur la vitre de la photocopieuse, qui ne faisait pas partie du document original, peut apparaître sur la copie, et modifier une lettre d'un mot dans le document photocopié, entraînant, à la lecture, la confusion de cette lettre avec une autre, ce qui peut changer complètement le sens d'une phrase. La lecture de la copie peut alors prendre une toute autre signification que celle contenue dans l'original.

L'individu porteur de telles modifications génétiques est dit "mutant". Plusieurs types de conséquences sont alors possibles: soit la mutation est létale, c'est-à-dire suffisamment grave pour entraîner la mort de l'individu porteur, avant qu'il ne puisse lui-même se reproduire. Dans ce cas, la mutation ne pourra pas se transmettre à une descendance. L'effet de la mutation n'aura de conséquence que sur l'individu touché, mais non sur l'évolution de l'espèce.

Si la mutation entraîne seulement un déficit dans un caractère de l'espèce, l'individu subira ce déficit mais n'en mourra pas; il pourra transmettre ce déficit à sa descendance qui en souffrira.

Si, au contraire, la mutation correspond à un "bénéfice" (meilleure résistance à une maladie, plus grande capacité à telle ou telle fonction, meilleure adaptation à telle ou telle condition de milieu), l'individu comme la descendance de l'espèce entière pourrait bénéficier de cet avantage. Dans un tel cas, l'espèce en question pourrait prendre l'avantage sur telle autre et modifier le cours de sa propre évolution.

 

Des exemples:

L'épisode du règne des dinosaures, suivie de leur brutale disparition, est un bel exemple de la nécessité d'adaptation aux conditions du milieu pour assurer la pérennité. Si les dinosaures ont disparu c'est parce qu'ils n'étaient pas adaptés (on dirait aujourd'hui qu'ils n'étaient pas configurés) pour faire face aux modifications de l'environnement, que ces modifications soient d'ordre climatique (première hypothèse) ou la conséquence d'une collision de la Terre avec une météorite (seconde hypothèse).

Selon la première hypothèse, un changement de climat aurait entraîné une raréfaction des végétaux dont les dinosaures herbivores se nourrissaient, et une disparition d'autres animaux herbivores dont les dinosaures étaient les prédateurs, ce qui finalement aboutit au même résultat.

Selon la seconde hypothèse, ce serait la chute d'une météorite géante qui serait à l'origine de leur disparition. La météorite aurait provoqué la destruction directe d'une partie des dinosaures et projeté dans l'atmosphère un immense nuage de particules, obscurcissant le ciel pendant une longue période, rendant impossible la pénétration des rayons solaires nécessaires à la photosynthèse des végétaux. Le résultat est le même.

Dans les deux hypothèses, les dinosaures sont tous morts… de faim ! qu'ils soient herbivores ou carnassiers, c'est-à-dire se nourrissant d'animaux eux-mêmes herbivores.

Les dinosaures disparaissant, ont laissé place aux lémuriens, premiers ancêtres, selon l'hypothèse la plus communément admise aujourd'hui, de la lignée qui mènera à l'Homme. Ces fameux petits lémuriens (singes arboricoles des forêts tropicales, nommés Loris en Asie et Aye-aye à Madagascar) étaient, eux, capables de survivre à la chute d'une météorite ou au changement de climat parce que leur mode de vie était différent de celui des dinosaures. Ils se sont montrés capables de se protéger dans les grottes, aux creux des rochers, et aussi de continuer à se nourrir, notamment d'insectes. Ces différences leur ont conféré une supériorité par rapport aux dinosaures. Ce sont ces différences qui ont assuré leur survie. C'est de cet avantage, fruit du plus grand des hasards, qu'ont bénéficié nos ancêtres lémuriens , avantage qui leur a permis de s'adapter au changement de milieu et de prospérer au point de donner naissance, au fil des millénaires, à vous et à moi.

Or, ces différences sont déjà codées dans leurs gènes au moment opportun. Imaginons une variété de lémuriens qui aurait un codage génétique très légèrement différent, juste suffisant pour faire en sorte que cette variété ne manifeste aucune aptitude à se nourrir d'insectes. Le résultat eût été que cette variété eût purement et simplement subi le même sort que les dinosaures !

Un autre phénomène est à attribuer à l'Evolution: l'émergence des espèces, tant végétales qu'animales, ainsi que leur biodiversité. Imaginons en effet une espèce dont une partie de la population migre sur un autre territoire. Chacun des deux groupes vit sa propre vie et subit, au cours des générations successives, des mutations qui vont les différencier au point que l'accouplement d'un individu avec son homologue du groupe divergent ne pourra plus donner de descendance fertile. Nous aurons, dès lors, affaire à deux espèces différentes. C'est par ce processus que se sont créées les multitudes d'espèces qui peuplent la Terre.

C'est aussi de ces "dérives" successives qu'a émergé l'Homme. C'est cela la loi de l'Evolution: Ceux qui poursuivent le chemin de l'Evolution sont ceux qui sont aptes, ou capables de s'adapter aux conditions du moment. Les autres cèdent le pas, ou disparaissent.

Mais d'où peut bien provenir cette aptitude, cet avantage au bon moment, qu'ont les uns et que n'ont pas les autres ?

 

Le rôle du hasard

L'évolution se fait avec le concours du plus grand des hasards, au cours de la reproduction. Les mutations ne sont pas déterminées au préalable. Lorsque la mutation est intervenue dans la bibliothèque génétique du lémurien mutant, nul ne savait, évidemment, si cette mutation allait être un avantage pour son porteur, plusieurs milliers d'années plus tard. L'absorption d'un ingrédient inhabituel par la femelle en gestation, ou la contamination de l'un des parents par un virus pendant la gamétogenèse, ou la simple erreur de duplication évoquée plus haut, suffit à provoquer une mutation dans la descendance. Si cette mutation est "favorable", dans des conditions de milieu données, elle procurera un avantage à l'espèce qui progressera par rapport aux autres. Elle régressera dans le cas contraire.

Ainsi, c'est le jeu des avantages dus au hasard qui est le moteur de l'Evolution. Tout au long de la vie des espèces, se produisent ces petites " erreurs " de duplication. Les "erreurs" favorables sont, par définition conservées puisque l'espèce ne s'en porte que mieux. Les "erreurs" défavorables peuvent entraîner leur disparition. Ainsi, et c'est une donnée extrêmement importante, l'évolution ne peut aller que dans le sens d'une adaptation de plus en plus grande aux conditions de milieu, elles-mêmes en évolution constante.

C'est grâce à cette évolution "au hasard" qu'Homo Sapiens a pu émerger de la lignée animale dans laquelle se trouvaient ses ancêtres. C'est toujours la même Evolution qui a pourvu Homo Sapiens de son actuel potentiel à être intelligent, et par là même, lui a permis de dominer toutes les autres espèces de notre planète.

Qui dit hasard, dit absence d'intention. L'Evolution n'est pas plus guidée par une loi préétablie (théorie du déterminisme) qu'elle ne le serait par une quelconque puissance surnaturelle. Elle est tout simplement imprévisible à long terme.

Il est alors logique de penser que l'Homme, qui est actuellement la structure la plus complexe que l'on connaisse, complexité qui est à la base de ce qu'il nomme "intelligence", continuera sur le chemin de la complexification. Du moins s'il ne se produit pas de bouleversement majeur de son environnement, bouleversement auquel il ne serait pas obligatoirement le plus apte à se conformer. S'il poursuit donc son évolution, son intelligence devrait également et logiquement s'accroître.

 

Quelle Evolution pour demain ?

A ce stade, on est autorisé à se poser la question des conséquences qu'auront deux types de bouleversements de l'environnement qui sont en train de se produire:

  • Le réchauffement climatique d'une part,
  • Et l 'industrialisation de l'alimentation d'autre part, notamment par le biais des pesticides et des OGM.

Deux types de bouleversements qui n'ont d'autre cause que l'action de l'Homme lui-même...

Biologie de la vie


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