Explications
de texte
Rappelons que ce débat n'est pas une initiative spontanée du Président de la République mais une conséquence de l'insurrection des Gilets Jaunes et l'une des réponses apportées par E. Macron et le gouvernement Philippe pour tenter de déminer la crise. La révolte des Gilets Jaunes, soutenue par une majorité de Français a contraint le gouvernement à s'intéresser enfin au sort des catégories sociales auxquelles on demande toujours plus pour gaver les déjà riches. Ce gouvernement ne veut évidemment pas changer les fondements d'un système politico-économique qui permet à une petite frange de la population de se pavaner dans l'opulence pendant que la très grosse majorité se partage les miettes d'un soi-disant "ruissellement". Ce gouvernement a tenté tous les moyens pour stopper l'insurrection par
Ce gouvernement n'a pourtant pas réussi à éteindre l'insurrection qui a repris de l'ampleur aussitôt passsées les fêtes de fin d'année. Le gouvernement aux abois sort son joker: Le "Grand Débat National" qui sera organisé comme suit:
Ce débat devait être piloté par Mme Chantal Jouanno, ex-ministre de Nicolas Sarkozy et présidente de la Commission nationale du débat public (CNDP). Mais à peine nommée à ce poste par le gouvernement, une polémique sur son salaire (14.700 euros bruts par mois) l'a amenée à se retirer du pilotage tout en restant présidente de la CNDP et tout en gardant son salaire... Joli patacaisse dès le démarrage! D'ailleurs Benjamin Griveaux, porte parole du gouvernement à invité Chantal Jouanno à "tirer les enseignements" de ce départ, suggérant par là sa démission de la CNDP, où bien ce sera "à la commission de le faire"... Mme Jouanno a précisé que "la commission a constaté que sa contribution s'arrêtera au lancement du grand débat national, c'est-à-dire le 15 janvier".
14.01.2019: Deux membres du gouvernement ont été nommés pour remplacer Chantal Jouanno à la tête du grand débat national:
L'intégralité de la lettre aux Français est accessible ici. Cette lettre est destinée à encadrer, canaliser, orienter les débats. Sur les généralités "Chez
nous, ceux qui travaillent financent les pensions des retraités". "Pour
réussir on ne devrait pas avoir besoin de relations ou de fortune, mais
d'effort et de travail". "Afin
que les espérances dominent les peurs"... "Je
n'ai pas oublié que j'ai été élu sur un projet"
La fiscalité "Comment pourrait-on rendre notre fiscalité plus juste et plus efficace? Quels impôts faut-il à vos yeux baisser en priorité? Quelles sont les économies qui vous semblent prioritaires à faire?" Le système fiscal français comporte 214 taxes et impôts différents pour un total de 992,7 milliards d'euros prévus en 2018 (source Wikipedia). La vraie question ne consiste pas à privilégier telle ou telle, ni à créer de nouvelle. Il est évident qu'il faut une contribution des citoyens pour financer les services publics. Pour que cette contribution redevienne équitable c'est simple:
Organisation
de l'Etat et des collectivités publiques. Il ne s'agit pas d'aménager mais de refonder. Il s'agit de faire en sorte que l'Etat et l'administration appliquent des décisions qui soient justes dès leur prise de décision... Pour cela il faut un Etat qui soit administré par le peuple pour le peuple...
Transition
écologique Discutailler de ces mesurettes ne vise qu'à enfermer le débat dans des sujets étroits qui empêchent d'avoir une vision globale de l'écologie et de la transition énergétique. Comme pour le sujet précédent ce ne sont pas des mesurettes qu'il faut mais un changement radical de la finalité du système. La finalité du système actuel se résume à la recherche du profit par une minorité de possédants. C'est cette finalité du profit qui est la cause du pillage de la planète et de la création du déséquilibre écologique. L'équilibre de la planète ne peut se retrouver qu'en cassant cette finalité égocentrique. Le peuple veut le meilleur bien-être possible pour le plus grand nombre. On ne veut plus continuer à travailler pour gaver les déjà riches. On ne veut plus participer à cette destruction de ce fragile équilibre écologique qui est arrivé tout près de l'irréversible. On veut vivre pour nous et contribuer à bâtir un avenir désirable pour nos enfants. On ne veut plus participer à vos petites combines. On veut un autre système, respectueux de la nature et respectueux de l'avenir de l'Homme.
Citoyenneté Dans ce thème on s'attend à trouver la question de la participation du citoyen aux décisions qui le concernent dans sa vie au quotidien. Et en premier lieu le fameux RIC réclamé par les Gilets Jaunes. Il faut en prendre acte: le Président n'a pas éludé la question puisqu'il demande s'il "faut accroître le recours aux référendums et qui doit en avoir l'initiative?". Mais alors... Pourquoi avoir amalgamé cette question essentielle avec celle de l'immigration, thème polémique et clivant s'il en est, qui n'a jamais été mis en avant par les Gilets Jaunes? Les questions insistantes d'E. Macron "Que proposez-vous pour améliorer l'intégration dans notre Nation? Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer?" sont le signe manifeste d'un désarroi face à l'inefficaité de la politique migratoire suivie jusque là. E. Macron semble profiter de la volonté exprimée de participation aux décisions, pour se débarrasser d'une "patate chaude" bien encombrante. "La
citoyenneté c'est contribuer à décider de l'avenir du pays par
l'élection de représentants à l'échelon local, national ou européen.
Ce système de représentation est le socle de notre République, mais
il doit être amélioré car beaucoup ne se sentent pas représentés à l'issue
des élections." On voit bien que ce que veut E. Macron c'est maintenir coûte que coûte le système législatif c'est-à-dire le maintien de "l'Ancien Monde"!!! Pourtant Macron en campagne ne voulait plus des corps intermédiaires, ne voulait plus des partis politiques, ne voulait plus de syndicats: ni droite ni gauche était le crédo et le slogan.... Aujourd'hui en difficulté il y revient car finalement des représentants professionnalisés et bien encadrés (surtout s'ils sont dociles et bien formatés) constituent le meilleur écran tampon entre le peuple et le pouvoir. "Quelle
est la bonne dose de proportionnelle aux élections législatives?" "Faut-il
reconnaître le vote blanc?" "Faut-il
rendre le vote obligatoire?" Lorsque l'abstention devient trop importante elle devient une menace pour la classe politique qui craint sa transformation en révolte, voir en révolution. Et dans ce cas... adieu la rente de situation des politicards! Dans
les pays où le vote obligatoire est appliqué les résultats
sont certes probants avec des taux de participation électorale
élévés. Mais quelle validité peut avoir
un "vote" contraint? Quelle légitimité même?
N'est-ce pas là fermer les yeux sur un système en panne
de démocratie réelle? N'est-ce pas la même démarche
que celle qui consiste à murer les bidonvilles pour les masquer
aux yeux des touristes?
Sur le pouvoir d'achat Rien? Comme c'est bizarre!?
Conclusion La première remarque qui vient à l'esprit: Dans cette lettre de directives et de cadrage qui n'aurait jamais existé sans les Gilets Jaunes: Pas un seul mot sur les Gilets Jaunes!!!! Donc mépris absolu! Gilets Jaunes, vous n'avez jamais existé! Au final, une diarrhée de questions (35) dont le but est de canaliser pour enfermer la réflexion et le débat vers l'extinction. M. Macron
n'est pas à une contradiction près: On aurait aimé connaître comment le Président compte "tirer toutes les conclusions" de ce débat et surtout comment et quand il les mettra en oeuvre compte tenu des interdits annoncés d'entrée de jeu. Afin de "garantir [notre] liberté de parole, [le Président veut] que cette consultation soit organisée en toute indépendance, et soit encadrée par toutes les garanties de loyauté et de transparence". Peut-être les Français seront-ils un peu sceptiques sur cette loyauté et cette transparence alors qu'ils apprennent que l'encadrement en question sera assuré par des référents issus à quasi 100% de la macronie.
Les référents sont des personnes nommées par la macronie pour organiser les débats (?), collecter les doléances et propositions (?). On ne trouve pour l'instant aucune précision sur leur rôle exact. Mais étant issus de LREM, on peut supposer qu'ils ont pour rôle de canaliser et d'orienter politiquement ces débats d'une manière ou d'une autre... 4 référents ont été nommés au niveau national et affectés aux quatre thématiques. Ce sont: Référent pour la transition écologique: Yolaine de Courson, députée LREM. Née à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), fille d'Alain de Courson de La Villeneuve, officier et de Huguette de Hauteclocque petite-fille de Jean de Hautecloque, ambassadeur. Référent Fiscalité: Benjamin Dirx, Industriel-Chef d'entreprise, Né le 25 janvier 1979 à Villefranche-sur-Saone. Député LREM de la 1ère circonscription de Saône-et-Loire. Membre de la commission des finances. Référent Etat et service public: Laurent Saint-Martin, Cadre supérieur, Né le 22 juin 1985 à Toulouse (Haute-Garonne). Député LREM de la troisième circonscription du Val-de-Marne. Vice-président de la commission des finances,de l'Économie générale et du Contrôle budgétaire. Référents
Démocratie et citoyenneté: Jean-François Eliaou,
né le 13 août 1956 à Nice, pédiatre de formation. Député LREM de la
4e circonscription de l'Hérault. D'autres référents sont nommés aux niveaux régional et local. Deux membres du gouvernement ont été nommés pour remplacer Chantal Jouanno à la tête du grand débat national. Un tel encadrement a de quoi faire douter "... que cette consultation soit organisée en toute indépendance, et soit encadrée par toutes les garanties de loyauté et de transparence".
François Bayrou, le président du MoDem, s'en est pris à "une commission dont personne ne sait rien, dont la légitimité est nulle, formée de personnes qui n'ont pas été élues et dont on peut s'interroger sur l'expérience". Pour un supposé soutien du gouvernement cela fait assez croc-en-jambe! Quant aux Français, ils sont 70% à estimer que la consultation ne sera pas utile pour le pays, selon le sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour Le Figaro et France Info. 77 % des Français estiment par ailleurs que le débat ne sera pas mené "de façon indépendante du pouvoir", contrairement à ce que promet le chef de l'État. Dans ce contexte, seuls 32 % des Français "comptent participer" à l'exercice. La légitimité des éventuelles conclusions de ce grand débat risque très fort de ressembler à la "légitimité" à la tête de l'Etat d'un Emmanuel Macron qui n'avait recueilli, au premier tour de la présidentielle de 2017, que 18,19% des voix des inscrits (dont rappel ici).
Ils ne semblent pas très enclins à prêter main forte à la Macronie pour la mise en oeuvre d'un débat dont le contenu leur est imposé. Un certain nombre de maires, notamment en zone rurale, se disent seulement prêts à mettre une salle à disposition. André Laignel, vice-président de l’Association des maires de France (AMF), a assuré sur France Info que ce débat est avant tout celui de "l’État avec les citoyens". Il refuse que l'on "associe les élus locaux à l’échec gouvernemental". Dans ce contexte "les maires de France ne se sentent en aucun cas engagés par ce débat et ne sauraient être à quelque niveau que ce soit co-organisateurs". D'autres s'inquiètent que si ces réunions sont organisées à l’initiative de députés LREM, les discussions ne seront certainement pas neutres.
"Ce
n'est ni une élection, ni un référendum" E. Macron a déjà fait savoir qu'il n'est pas question de rétablir l'ISF et que les réformes prévues seront menées à leur terme. Que reste t-il dès lors comme espoir... sinon quelques miettes non significatives? Le quadrillage de la France par des référents LREM montre bien à quel point le débat est préalablement verrouillé.
Personne ne sait comment seront traitées les doléances pour en extraire la "substantifique moelle". Personne ne sait davantage si le Président et son gouvernement tiendront le moindre compte des conclusions de ce débat. Il semble que l'objectif de ce "grand déballage" soit seulement d'espérer que la colère des gilets jaunes s'éteigne... dès lors que le bon peuple aura mis des mots sur ses colères.
On pourra retrouver ces thèmes sur le site du gouvernement Thème 1: transition écologique Comment isoler son logement ? Comment se déplacer ? Comment se chauffer ? Thème 2: fiscalité et dépenses publiques Quels sont les bons prélèvements Quel est le bon niveau de dépense ? Qu’est-ce qu’une fiscalité efficace et compétitive aujourd’hui ? Comment la rendre plus simple, plus lisible ? Thème 3: organisation de l'Etat et des services publics Comment organiser la présence de l’Etat et des services publics sur le territoire national ? Comment prendre en compte la révolution numérique dans cette organisation ? Comment lutter contre le réflexe de la concentration ? Thème 4: démocratie et citoyenneté Comment mieux associer les citoyens à la prise de décision ? Comment mieux représenter les sensibilités ? Comment répondre aux questions des Français sur l’immigration ? Comment mieux vivre ensemble et mener une politique d’intégration plus efficace et plus juste ?
Quand
Macron entrouve la porte à une éventuelle possibilité
de discussion sur une application concertée de la mesure des
80 Km/h, son premier ministre la referme aussitôt par une manipulation
des chiffres. Il affirme que "116 vies
ont été épargnées depuis le 1er juillet,
sur le réseau concerné par l'abaissement de la vitesse
à 80 Km/h". Manipulation 1: selon France info: si l’on veut refaire ce calcul, il n’y a aucun chiffre disponible concernant les accidents qui ont eu lieu sur des tronçons limités à 80km/h. Source France info. Manipulation 2: Le nombre de tués sur les routes en 2018 est de 3259. Ce chiffre reste tout-à-fait comparable aux 3268 tués en 2013, soit une baisse de 0,3% seulement... en 5 ans! Ce qui a pour seul mérite de montrer que l'on peut faire dire ce que l'on veut aux chiffres en les manipulant bien. Manipulation 3: Lors de la mise en place des 80 Km/h tous les services de l'Etat n'avaient de cesse de rappeler qu'une période minimale de 2 ans était indispensable pour une analyse rigoureuse et scientifique de la mesure. A cette époque, le but inavoué était qu'au bout de 2 ans la mesure serait devenue une habitude. Aujourd'hui, 6 mois d'expérimentation suffisent car l'urgence a changé de camp: il faut éteindre au plus vite la demande d'abrogation des 80 Km/h, devenue l'une des revendications phare des gilets jaunes soutenue par 78% des Français. Manipulation
4: Le mois de février 2019 apportera au premier ministre
un démenti cinglant sur l'efficaité des 80 km/h: + 17%
d'augmentation des morts sur la route! source:
Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR).
Le Président, le gouvernement et les tenors de la majorité n'ont de cesse de répéter que donner plus de pouvoir d'achat implique obligatoirement plus d'impôts. Ces gens-là ne peuvent pas imaginer que pour équilibrer recettes et dépenses il n'y a d'autre solution que de ponctionner les classes du bas de l'échelle. Non seulement ces gens-là ne veulent pas prendre l'argent là où il est, c'est-à-dire chez les riches, mais ils font les poches des pauvres pour faire des cadeaux aux riches. Afin qu'ils comprennent qu'il est normal d'imposer les riches afin de restituer aux pauvres ce qui leur a été volé, il n'y a qu'une solution: mettre ces gens-là à l'usine en les payant au SMIC. Ainsi ils comprendront assez rapidement que, s'ils veulent améliorer leur quotidien, il faudra prendre l'argent là où il est. Slogan pour les prochaines manifs:
Macron a enfin dévoilé, lors d'une conférence de presse jeudi 25.04.2019, ses conclusions et ses réponses au mouvement de contestation déclenché par les Gilets Jaunes. En résumé: RIEN! sauf du flou... et une "fin de non-recevoir" aux Gilets Jaunes !
A RIEN! puisque le Président n'a même pas pris la peine d'en présenter une synthèse pour en tirer la substantifique moëlle... Alors 3 mois de grand blabla pour çà?
Ceux qui produisent les richesses continueront à gaver les riches.
Cette augmentation du nombre de tranches est censée diminuer l'imposition des revenus moyens. Mais il n'est rien dit sur l'identification des bénéficiaires, ni sur l'impact réel, ni sur sur le financement de l'opération. Seul est annoncé un coût à la louche de 5 milliards d'euros entraînant, par nécessité de financement
Macron présente cette mini concession, ces mini miettes, comme un cadeau aux retraités alors qu'elle ne fait que compenser partiellement la désindexation précédente! L'augmentation de la CSG reste appliquée et continue à grever leur pouvoir d'achat.
RIEN! alors même que ces deux questions étaient les principaux déclencheurs de la révolte des Gilets Jaunes.
... avec modifications (envisagées) du référendum dit d'initiative partagée avec réduction du nombre de signataires à 1 million. Mais cela ne donne pas pour autant l'initiative au peuple. L'ordonnateur reste le seul chef de l'état. Ce rejet, justifié par le fait que le système représentatif est "le seul qui soit conforme à la Constitution", montre bien que le pouvoir a très peur d'une démocratie directe qui donnerait véritablement le pouvoir au peuple.
L'électeur n'aura donc toujours pas la possibilité de dire qu'aucun candidat ne lui convient. Le choix reste un faux choix: On a seulement le droit d'élire des représentants du pouvoir mais pas des vrais représentants du peuple. Cela va dans le même sens que le rejet du RIC.
Projet
d'introduire 20% de proportionnelle dans les élections législatives.
On en déduit que l'on peut découper la démocratie
en tranches!! Or, la vraie démocratie c'est 100% de proportionnelle.
... remplacée par une école plus moderne et plus performante... On continuera donc à former - et encore mieux qu'avant - à la profession politique.
RIEN!
sauf blabla et nouveaux comités Théodules...
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