Changer de bocal pour
Changer la société

 

 

Grand débat national

ou grande entourloupe?

Explications de texte
Le grand blabla soporifique
Les grandes manipulations
Les conclusions tirées par E. Macron

 

 

Explications de texte

Rappelons que ce débat n'est pas une initiative spontanée du Président de la République mais une conséquence de l'insurrection des Gilets Jaunes et l'une des réponses apportées par E. Macron et le gouvernement Philippe pour tenter de déminer la crise.

La révolte des Gilets Jaunes, soutenue par une majorité de Français a contraint le gouvernement à s'intéresser enfin au sort des catégories sociales auxquelles on demande toujours plus pour gaver les déjà riches. Ce gouvernement ne veut évidemment pas changer les fondements d'un système politico-économique qui permet à une petite frange de la population de se pavaner dans l'opulence pendant que la très grosse majorité se partage les miettes d'un soi-disant "ruissellement".

Ce gouvernement a tenté tous les moyens pour stopper l'insurrection par

  • une propagande forcenée minimisant honteusement le nombre de manifestants,
  • une focalisation médiatique sur les débordements créés par des casseurs extérieurs aux manifestants,
  • une atteinte inédite au simple droit de manifester allant jusqu'à l'interdiction de se déplacer en petits groupes,
  • une répression féroce contre des manifestants pacifiques,
  • un harcèlement mesquin des Gilets Jaunes sur leurs campements, même établis sur des territoires privés.

Ce gouvernement n'a pourtant pas réussi à éteindre l'insurrection qui a repris de l'ampleur aussitôt passsées les fêtes de fin d'année.

Le gouvernement aux abois sort son joker: Le "Grand Débat National" qui sera organisé comme suit:

 

Pilotage

Ce débat devait être piloté par Mme Chantal Jouanno, ex-ministre de Nicolas Sarkozy et présidente de la Commission nationale du débat public (CNDP). Mais à peine nommée à ce poste par le gouvernement, une polémique sur son salaire (14.700 euros bruts par mois) l'a amenée à se retirer du pilotage tout en restant présidente de la CNDP et tout en gardant son salaire... Joli patacaisse dès le démarrage!

D'ailleurs Benjamin Griveaux, porte parole du gouvernement à invité Chantal Jouanno à "tirer les enseignements" de ce départ, suggérant par là sa démission de la CNDP, où bien ce sera "à la commission de le faire"...

Mme Jouanno a précisé que "la commission a constaté que sa contribution s'arrêtera au lancement du grand débat national, c'est-à-dire le 15 janvier".

 

14.01.2019: Deux membres du gouvernement ont été nommés pour remplacer Chantal Jouanno à la tête du grand débat national:

  • Sébastien Lecornu, ministre chargé des collectivités territoriales,
  • Emmanuelle Wargon, secrétaire d’Etat auprès du ministre de la transition écologique et solidaire. Rappelons que cette dernière est l'ancienne lobbyiste en chef du groupe alimentaire Danone (directrice générale en charge de la responsabilité d'entreprise, des affaires publiques et de la communication). Elle a touché plus de 470 000 euros en 2018. Elle avoue sur France info: "J'étais redevable de l'ISF avant sa suppression, mais je ne suis pas redevable de l'impôt sur la fortune immobilière"

 

La lettre de Macron: Extraits et commentaires

L'intégralité de la lettre aux Français est accessible ici.

Cette lettre est destinée à encadrer, canaliser, orienter les débats.

Sur les généralités

"Chez nous, ceux qui travaillent financent les pensions des retraités".
Il semble que M. Macron ait oublié que les retraités actuels ont aussi été actifs, avant, et qu'ils ont travaillé et cotisé. Et aussi que ce sont eux qui ont obtenu, par leurs luttes, l'instauration de ces avancées sociales que sont la retraite mais aussi la SS et les congés payés.

"Pour réussir on ne devrait pas avoir besoin de relations ou de fortune, mais d'effort et de travail".
Pourtant c'est bien tout le contraire que l'on constate et c'est précisément la raison majeure qui a généré l'insurrection des Gilets Jaunes! La très grande majorité de ceux qui "réussissent" sont bien ceux qui sont nés avec une cuillère en argent dans la bouche et que ceux qui n'ont pas cette chance se retrouvent, malgré tout le travail et les efforts qu'ils fournissent, dans la catégorie des "défavorisés".

"Afin que les espérances dominent les peurs"...
L'espérance c'est la croyance en des promesses. Les Français ne veulent plus qu'on les berce d'espérance. Les Français ne croient plus aux promesses. Ils ne croient plus qu'en leurs propres actions. Ils veulent vivre de réalités, pas d'espérances de réalité!

"Je n'ai pas oublié que j'ai été élu sur un projet"
Non Monsieur Macron, vous n'avez pas été élu sur votre projet. Vous n'avez été élu que par défaut, ce qui est loin d'être glorieux. Vous devez votre élection seulement au refus du projet de Madame Le Pen. Rappelez-vous: Au premier tour des élections de 2017 vous n'aviez minablement recueilli que 18,19% des inscrits. On ne peut pas appeler celà une adhésion à un projet! Rappel ici

La fiscalité

"Comment pourrait-on rendre notre fiscalité plus juste et plus efficace? Quels impôts faut-il à vos yeux baisser en priorité? Quelles sont les économies qui vous semblent prioritaires à faire?"

Le système fiscal français comporte 214 taxes et impôts différents pour un total de 992,7 milliards d'euros prévus en 2018 (source Wikipedia).

La vraie question ne consiste pas à privilégier telle ou telle, ni à créer de nouvelle. Il est évident qu'il faut une contribution des citoyens pour financer les services publics. Pour que cette contribution redevienne équitable c'est simple:

  • Supprimons la totalité des 214 impôts et taxes existants,
  • Créons un seul prélèvement basé sur la totalité des revenus de chaque citoyen et rigoureusement proportionnel à ces revenus (sans dégrèvement pour les hauts revenus) et dont le taux (unique et non dégressif) est fixé en fonction de la hauteur des besoins de services publics.

 

Organisation de l'Etat et des collectivités publiques.
Comme pour la fiscalité, ce qui intéresse le peuple ce n'est pas d'"arranger le système autrement". C'est de changer fondamentalement le fonctionnement du système.

Il ne s'agit pas d'aménager mais de refonder. Il s'agit de faire en sorte que l'Etat et l'administration appliquent des décisions qui soient justes dès leur prise de décision...

Pour cela il faut un Etat qui soit administré par le peuple pour le peuple...

 

Transition écologique
"Comment devons-nous garantir scientifiquement les choix que nous devons faire à cet égard? Comment faire partager ces choix à l'échelon européen et international pour que nos producteurs ne soient pas pénalisés par rapport à leurs concurrents étrangers?".

Discutailler de ces mesurettes ne vise qu'à enfermer le débat dans des sujets étroits qui empêchent d'avoir une vision globale de l'écologie et de la transition énergétique. Comme pour le sujet précédent ce ne sont pas des mesurettes qu'il faut mais un changement radical de la finalité du système.

La finalité du système actuel se résume à la recherche du profit par une minorité de possédants. C'est cette finalité du profit qui est la cause du pillage de la planète et de la création du déséquilibre écologique. L'équilibre de la planète ne peut se retrouver qu'en cassant cette finalité égocentrique.

Le peuple veut le meilleur bien-être possible pour le plus grand nombre. On ne veut plus continuer à travailler pour gaver les déjà riches. On ne veut plus participer à cette destruction de ce fragile équilibre écologique qui est arrivé tout près de l'irréversible. On veut vivre pour nous et contribuer à bâtir un avenir désirable pour nos enfants.

On ne veut plus participer à vos petites combines. On veut un autre système, respectueux de la nature et respectueux de l'avenir de l'Homme.

 

Citoyenneté

Dans ce thème on s'attend à trouver la question de la participation du citoyen aux décisions qui le concernent dans sa vie au quotidien. Et en premier lieu le fameux RIC réclamé par les Gilets Jaunes. Il faut en prendre acte: le Président n'a pas éludé la question puisqu'il demande s'il "faut accroître le recours aux référendums et qui doit en avoir l'initiative?".

Mais alors... Pourquoi avoir amalgamé cette question essentielle avec celle de l'immigration, thème polémique et clivant s'il en est, qui n'a jamais été mis en avant par les Gilets Jaunes?

Les questions insistantes d'E. Macron "Que proposez-vous pour améliorer l'intégration dans notre Nation? Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer?" sont le signe manifeste d'un désarroi face à l'inefficaité de la politique migratoire suivie jusque là. E. Macron semble profiter de la volonté exprimée de participation aux décisions, pour se débarrasser d'une "patate chaude" bien encombrante.

"La citoyenneté c'est contribuer à décider de l'avenir du pays par l'élection de représentants à l'échelon local, national ou européen. Ce système de représentation est le socle de notre République, mais il doit être amélioré car beaucoup ne se sentent pas représentés à l'issue des élections."
A relier avec ce que E. Macron avait déjà dit en préambule: "Chaque citoyen a le droit de choisir celles et ceux qui porteront sa voix dans la conduite du pays".

On voit bien que ce que veut E. Macron c'est maintenir coûte que coûte le système législatif c'est-à-dire le maintien de "l'Ancien Monde"!!!

Pourtant Macron en campagne ne voulait plus des corps intermédiaires, ne voulait plus des partis politiques, ne voulait plus de syndicats: ni droite ni gauche était le crédo et le slogan....

Aujourd'hui en difficulté il y revient car finalement des représentants professionnalisés et bien encadrés (surtout s'ils sont dociles et bien formatés) constituent le meilleur écran tampon entre le peuple et le pouvoir.

"Quelle est la bonne dose de proportionnelle aux élections législatives?"
Notre réponse: 100% et un seul tour.

"Faut-il reconnaître le vote blanc?"
Notre réponse: Oui, certainement, mais ce qui est bien plus important c'est de changer le système de représentation en changeant complètement le système législatif ainsi que développé ici.

"Faut-il rendre le vote obligatoire?"
Et avec une mitraillette pointée sur l'isoloir?

Lorsque l'abstention devient trop importante elle devient une menace pour la classe politique qui craint sa transformation en révolte, voir en révolution. Et dans ce cas... adieu la rente de situation des politicards!

Dans les pays où le vote obligatoire est appliqué les résultats sont certes probants avec des taux de participation électorale élévés. Mais quelle validité peut avoir un "vote" contraint? Quelle légitimité même? N'est-ce pas là fermer les yeux sur un système en panne de démocratie réelle? N'est-ce pas la même démarche que celle qui consiste à murer les bidonvilles pour les masquer aux yeux des touristes?
Une démocratie obligatoire n'est pas une démocratie!

 

Sur le pouvoir d'achat

Rien? Comme c'est bizarre!?

 

Conclusion

La première remarque qui vient à l'esprit: Dans cette lettre de directives et de cadrage qui n'aurait jamais existé sans les Gilets Jaunes: Pas un seul mot sur les Gilets Jaunes!!!! Donc mépris absolu! Gilets Jaunes, vous n'avez jamais existé!

Au final, une diarrhée de questions (35) dont le but est de canaliser pour enfermer la réflexion et le débat vers l'extinction.

M. Macron n'est pas à une contradiction près:
"Pour moi, il n'y a pas de questions interdites" mais, pourtant... "Ce n’est ni une élection, ni un référendum".
Ou encore... Nous ne reviendrons pas sur les mesures que nous avons prises [...] afin d'encourager l'investissement et faire que le travail paie davantage.

On aurait aimé connaître comment le Président compte "tirer toutes les conclusions" de ce débat et surtout comment et quand il les mettra en oeuvre compte tenu des interdits annoncés d'entrée de jeu.

Afin de "garantir [notre] liberté de parole, [le Président veut] que cette consultation soit organisée en toute indépendance, et soit encadrée par toutes les garanties de loyauté et de transparence".

Peut-être les Français seront-ils un peu sceptiques sur cette loyauté et cette transparence alors qu'ils apprennent que l'encadrement en question sera assuré par des référents issus à quasi 100% de la macronie.

 

Les référents

Les référents sont des personnes nommées par la macronie pour organiser les débats (?), collecter les doléances et propositions (?). On ne trouve pour l'instant aucune précision sur leur rôle exact. Mais étant issus de LREM, on peut supposer qu'ils ont pour rôle de canaliser et d'orienter politiquement ces débats d'une manière ou d'une autre...

4 référents ont été nommés au niveau national et affectés aux quatre thématiques. Ce sont:

Référent pour la transition écologique: Yolaine de Courson, députée LREM. Née à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), fille d'Alain de Courson de La Villeneuve, officier et de Huguette de Hauteclocque petite-fille de Jean de Hautecloque, ambassadeur.

Référent Fiscalité: Benjamin Dirx, Industriel-Chef d'entreprise, Né le 25 janvier 1979 à Villefranche-sur-Saone. Député LREM de la 1ère circonscription de Saône-et-Loire. Membre de la commission des finances.

Référent Etat et service public: Laurent Saint-Martin, Cadre supérieur, Né le 22 juin 1985 à Toulouse (Haute-Garonne). Député LREM de la troisième circonscription du Val-de-Marne. Vice-président de la commission des finances,de l'Économie générale et du Contrôle budgétaire.

Référents Démocratie et citoyenneté: Jean-François Eliaou, né le 13 août 1956 à Nice, pédiatre de formation. Député LREM de la 4e circonscription de l'Hérault.
Florent Boudié, né le 22 septembre 1973 à Sainte-Foy-la-Grande (Gironde). Député PS, puis LREM de la 10e circonscription de la Gironde, membre de la Commission des Lois de l'Assemblée Nationale.

D'autres référents sont nommés aux niveaux régional et local.

Deux membres du gouvernement ont été nommés pour remplacer Chantal Jouanno à la tête du grand débat national.

Un tel encadrement a de quoi faire douter "... que cette consultation soit organisée en toute indépendance, et soit encadrée par toutes les garanties de loyauté et de transparence".

 

Légitimité du grand débat

François Bayrou, le président du MoDem, s'en est pris à "une commission dont personne ne sait rien, dont la légitimité est nulle, formée de personnes qui n'ont pas été élues et dont on peut s'interroger sur l'expérience". Pour un supposé soutien du gouvernement cela fait assez croc-en-jambe!

Quant aux Français, ils sont 70% à estimer que la consultation ne sera pas utile pour le pays, selon le sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour Le Figaro et France Info.

77 % des Français estiment par ailleurs que le débat ne sera pas mené "de façon indépendante du pouvoir", contrairement à ce que promet le chef de l'État. Dans ce contexte, seuls 32 % des Français "comptent participer" à l'exercice.

La légitimité des éventuelles conclusions de ce grand débat risque très fort de ressembler à la "légitimité" à la tête de l'Etat d'un Emmanuel Macron qui n'avait recueilli, au premier tour de la présidentielle de 2017, que 18,19% des voix des inscrits (dont rappel ici).

 

Le rôle des maires

Ils ne semblent pas très enclins à prêter main forte à la Macronie pour la mise en oeuvre d'un débat dont le contenu leur est imposé.

Un certain nombre de maires, notamment en zone rurale, se disent seulement prêts à mettre une salle à disposition.

André Laignel, vice-président de l’Association des maires de France (AMF), a assuré sur France Info que ce débat est avant tout celui de "l’État avec les citoyens". Il refuse que l'on "associe les élus locaux à l’échec gouvernemental". Dans ce contexte "les maires de France ne se sentent en aucun cas engagés par ce débat et ne sauraient être à quelque niveau que ce soit co-organisateurs".

D'autres s'inquiètent que si ces réunions sont organisées à l’initiative de députés LREM, les discussions ne seront certainement pas neutres.

 

Pour déboucher sur quoi?

"Ce n'est ni une élection, ni un référendum"
Dire les choses ainsi n'est-ce pas interdire d'emblée toute prise en compte des conclusions à ce débat? Le peuple est averti, E. Macron ne lui propose pas un isoloir. Seulement un défouloir. Prière de ne pas confondre!

E. Macron a déjà fait savoir qu'il n'est pas question de rétablir l'ISF et que les réformes prévues seront menées à leur terme. Que reste t-il dès lors comme espoir... sinon quelques miettes non significatives?

Le quadrillage de la France par des référents LREM montre bien à quel point le débat est préalablement verrouillé.

La question centrale du pouvoir d'achat des plus défavorisés n'est même pas envisagée dans les thèmes proposés.

Personne ne sait comment seront traitées les doléances pour en extraire la "substantifique moelle".

Personne ne sait davantage si le Président et son gouvernement tiendront le moindre compte des conclusions de ce débat.

Il semble que l'objectif de ce "grand déballage" soit seulement d'espérer que la colère des gilets jaunes s'éteigne... dès lors que le bon peuple aura mis des mots sur ses colères.

 

 

Le grand débat: un grand blabla soporifique !

 

4 thèmes proposés au débat par le gouvernement

On pourra retrouver ces thèmes sur le site du gouvernement

Thème 1: transition écologique Comment isoler son logement ? Comment se déplacer ? Comment se chauffer ?

Thème 2: fiscalité et dépenses publiques Quels sont les bons prélèvements Quel est le bon niveau de dépense ? Qu’est-ce qu’une fiscalité efficace et compétitive aujourd’hui ? Comment la rendre plus simple, plus lisible ?

Thème 3: organisation de l'Etat et des services publics Comment organiser la présence de l’Etat et des services publics sur le territoire national ? Comment prendre en compte la révolution numérique dans cette organisation ? Comment lutter contre le réflexe de la concentration ?

Thème 4: démocratie et citoyenneté Comment mieux associer les citoyens à la prise de décision ? Comment mieux représenter les sensibilités ? Comment répondre aux questions des Français sur l’immigration ? Comment mieux vivre ensemble et mener une politique d’intégration plus efficace et plus juste ?

 

Le gouvernement a exclu du débat:

  • Le rétablissement de l'ISF,
  • L'IVG,
  • La peine de mort,
  • Le mariage pour tous.

 

 

Les grandes manipulations

 

80 Km/h = 116 vies épargnées ?

Quand Macron entrouve la porte à une éventuelle possibilité de discussion sur une application concertée de la mesure des 80 Km/h, son premier ministre la referme aussitôt par une manipulation des chiffres. Il affirme que "116 vies ont été épargnées depuis le 1er juillet, sur le réseau concerné par l'abaissement de la vitesse à 80 Km/h".

Manipulation 1: selon France info: si l’on veut refaire ce calcul, il n’y a aucun chiffre disponible concernant les accidents qui ont eu lieu sur des tronçons limités à 80km/h. Source France info.

Manipulation 2: Le nombre de tués sur les routes en 2018 est de 3259. Ce chiffre reste tout-à-fait comparable aux 3268 tués en 2013, soit une baisse de 0,3% seulement... en 5 ans! Ce qui a pour seul mérite de montrer que l'on peut faire dire ce que l'on veut aux chiffres en les manipulant bien.

Manipulation 3: Lors de la mise en place des 80 Km/h tous les services de l'Etat n'avaient de cesse de rappeler qu'une période minimale de 2 ans était indispensable pour une analyse rigoureuse et scientifique de la mesure. A cette époque, le but inavoué était qu'au bout de 2 ans la mesure serait devenue une habitude. Aujourd'hui, 6 mois d'expérimentation suffisent car l'urgence a changé de camp: il faut éteindre au plus vite la demande d'abrogation des 80 Km/h, devenue l'une des revendications phare des gilets jaunes soutenue par 78% des Français.

Manipulation 4: Le mois de février 2019 apportera au premier ministre un démenti cinglant sur l'efficaité des 80 km/h: + 17% d'augmentation des morts sur la route! source: Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR).
Réponse d'E. Philippe: "La hausse n'est pas dûe aux 80 km/h; elle est la conséquence de la dégradation des radars par les gilets jaunes" ! ! !

 

Les impôts ce n'est que pour les pauvres !

Le Président, le gouvernement et les tenors de la majorité n'ont de cesse de répéter que donner plus de pouvoir d'achat implique obligatoirement plus d'impôts. Ces gens-là ne peuvent pas imaginer que pour équilibrer recettes et dépenses il n'y a d'autre solution que de ponctionner les classes du bas de l'échelle.

Non seulement ces gens-là ne veulent pas prendre l'argent là où il est, c'est-à-dire chez les riches, mais ils font les poches des pauvres pour faire des cadeaux aux riches.

Afin qu'ils comprennent qu'il est normal d'imposer les riches afin de restituer aux pauvres ce qui leur a été volé, il n'y a qu'une solution: mettre ces gens-là à l'usine en les payant au SMIC. Ainsi ils comprendront assez rapidement que, s'ils veulent améliorer leur quotidien, il faudra prendre l'argent là où il est.

Slogan pour les prochaines manifs:

Macron, Philippe et Cie

à l'usine et au SMIC !


 

Les conclusions tirées par E. Macron

  • Après plus de trois mois de débats, dont le principal animateur-orienteur était Macron lui-même,
  • Après que 0,3% de la population se soit exprimée, et donc très loin du très grand succès annoncé par la macronie... (Selon une étude citée par Le Monde "Le taux de contribution est en moyenne de 354,3 contributeurs uniques pour 100.000 habitants sur l’ensemble des départements français").
  • Après un Service Avant-Vente préparée par le premier ministre,
  • Après la cacophonie des annonces ministérielles,
  • Après le report de l'allocution présidentielle étouffée par l'incendie de la cathédrale de Paris...

Macron a enfin dévoilé, lors d'une conférence de presse jeudi 25.04.2019, ses conclusions et ses réponses au mouvement de contestation déclenché par les Gilets Jaunes.

En résumé: RIEN! sauf du flou... et une "fin de non-recevoir" aux Gilets Jaunes !

 

A quoi a servi le grand débat?

A RIEN! puisque le Président n'a même pas pris la peine d'en présenter une synthèse pour en tirer la substantifique moëlle...

Alors 3 mois de grand blabla pour çà?

Pas de restauration de l'ISF

Ceux qui produisent les richesses continueront à gaver les riches.

Augmentation du nombre de tranches d'impôts financée par travailler plus longtemps.

Cette augmentation du nombre de tranches est censée diminuer l'imposition des revenus moyens. Mais il n'est rien dit sur l'identification des bénéficiaires, ni sur l'impact réel, ni sur sur le financement de l'opération. Seul est annoncé un coût à la louche de 5 milliards d'euros entraînant, par nécessité de financement

  • une réduction (encore) des dépenses publiques et donc une dégradation des services.
  • une nécessité de travailler plus. Bien que Macron ait annoncé ne pas vouloir toucher à l'âge légal de départ à la retraite (actuellement 62 ans), travailler plus signifie plus d'années de cotisation et donc une décote (diminution de la retraite à taux plein) pour ceux qui la prendraient effectivement à 62 ans.

Réindexation sur l'inflation des retraites inférieures à 2.000 € "à partir de 2020"

Macron présente cette mini concession, ces mini miettes, comme un cadeau aux retraités alors qu'elle ne fait que compenser partiellement la désindexation précédente! L'augmentation de la CSG reste appliquée et continue à grever leur pouvoir d'achat.

La question des carburants, les 80 km/h

RIEN! alors même que ces deux questions étaient les principaux déclencheurs de la révolte des Gilets Jaunes.

Rejet du RIC...

... avec modifications (envisagées) du référendum dit d'initiative partagée avec réduction du nombre de signataires à 1 million. Mais cela ne donne pas pour autant l'initiative au peuple. L'ordonnateur reste le seul chef de l'état.

Ce rejet, justifié par le fait que le système représentatif est "le seul qui soit conforme à la Constitution", montre bien que le pouvoir a très peur d'une démocratie directe qui donnerait véritablement le pouvoir au peuple.

Rejet de la prise en compte du vote blanc

L'électeur n'aura donc toujours pas la possibilité de dire qu'aucun candidat ne lui convient. Le choix reste un faux choix: On a seulement le droit d'élire des représentants du pouvoir mais pas des vrais représentants du peuple. Cela va dans le même sens que le rejet du RIC.

Elections à la proportionnelle

Projet d'introduire 20% de proportionnelle dans les élections législatives. On en déduit que l'on peut découper la démocratie en tranches!! Or, la vraie démocratie c'est 100% de proportionnelle.
C'est comme si vous aviez un cancer et que l'on vous dise "On pourrait vous donner 100% de chances de vous en sortir mais on ne vous en donne que 20%" !

Suppression de l'ENA envisagée...

... remplacée par une école plus moderne et plus performante... On continuera donc à former - et encore mieux qu'avant - à la profession politique.

Transition écologique

RIEN! sauf blabla et nouveaux comités Théodules...
Où sont donc passés le prêchi-prêcha contre Trump lorsque celui-ci est sorti des accords de Paris sur le climat et les mots creux "Make our planet great again"?

 

 

L'incendie de N-D de Paris pête à la figure de Macron


Le Président avait prévu de dire aux Français lundi 15.04.2019 comment il comptait répondre aux demandes formulées par les Gilets Jaunes après un processus de désamorçage-pourrissement de trois mois baptisé Grand Débat National.

L'incendie de la cathédrale est venu jeter un grand voile de fumée sur le "coup de com" prévu par celui qui se voulait "le grand maître des horloges".

Vous trouverez sur le site non-vote2017 une réplique analytique bien calibrée à ce coup de com raté.

 

 


La France est-elle en train de devenir le pays de la pensée unique?

Le "grand débat national" a été conçu et mis en place par E. Macron pour mobiliser et détourner l'attention de la population avec comme objectif de faire oublier les revendications des Gilets Jaunes. Il est pourtant bien clair que c'est l'insurrection des Gilets Jaunes qui en est à l'origine.

Or, ce plan de diversion a été présenté par le Président lors de ses voeux aux Français sans une seule référence aux Gilets Jaunes.

Dans sa lettre aux Français pour cadrer le "grand débat national", pas une fois n'a été cité le terme "gilets jaunes".

Le 15.01.2019 Macron lance le "grand débat national" en faisant un one man show devant 600 maires réunis au Grand Bourgteroulde (Eure). Les Gilets Jaunes sont, non seulement ignorés mais, même pacifiques et à bonne distance est interdite.

Le 18.01.2019 Macron réitère sa prestation devant 600 autres maires rassemblés à Souillac (Lot). Même ignorance des Gilets Jaunes.

E. Macron a ignoré pendant 20 mois les maires de France. Aujourd'hui il ne s'adresse plus qu'à eux! Face à un tel déni du mal-être social dénoncé par les Gilets Jaunes soutenus par la très grande majorité des Français, face à la réponse exclusivement répressive de l'exécutif, face à une propagande inouie déployée à grand renfort médiatique pour museler les revendications populaires, une question fondamentale se pose:

La France est-elle entrée dans l'ère de la pensée unique et de l'absolutisme étatique?

 

Ecoutez la déception de René Revol, maire de Grabels dans l'Hérault, à la sortie du grand blabla de Souillac le 15.01.

 

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