A
quoi peuvent encore servir des élections législatives
?

Au lendemain des élections législatives, Emmanuel
Macron a annoncé vouloir mettre en place un "Conseil
national de la refondation" en réunissant les "forces
politiques, économiques, sociales, associatives"
ainsi que des citoyens tirés au sort, pour consulter
sur les réformes touchant notamment au pouvoir d'achat,
à l'écologie, aux institutions, aux retraites …
bref pour discuter des décisions importantes à prendre
pour la France.
"Dès
le lendemain des élections législatives"
a-t-il déclaré dans une longue interview à la presse
régionale. Ce qui semble vouloir dire que les députés
qui seront fraîchement élus seront en concurrence,
voir en opposition avec ce nouvel organe. Ou, plus
exactement, que le parlement continuera, plus que
jamais, à n'être qu'une chambre d'enregistrement
des propositions de loi préparées par le Gouvernement,
donc une simple succursale de l'exécutif, comme
cela a été le cas pendant le premier quinquennat
Macron.
Pendant
cinq ans, E. Macron s'est, en effet, acharné
à appliquer son principe majeur de verticalité qui
se résume en trois articles :
Article 1 : C'est moi qui décide.
Article 2 : Lorsque la grogne populaire devient
menaçante (ex : Gilets Jaunes…) je crée un comité
Théodule (Grand débat national, Comité Citoyen Covid-19...)
et je promets d'écouter vos doléances et d'appliquer
vos propositions.
Article 3 : Dès que la température est suffisamment
redescendue j'applique l'article 1.
Alors, il est tout de même permis de se demander
à quoi pourront bien servir les députés issus de
ces législatives, sinon qu'à entériner les
décisions prises par E. Macron, sous dédouanement
d'avoir consulté plus ou moins directement les Français
via cette pseudo représentation non élue.
E.
Macron aurait-il oublié que la Constitution a prévu,
en ses articles 3 et 11, un organe tout-à-fait approprié
pour consulter les Français sur les décisions qui
vont les concerner pendant longtemps, eux et leur
descendants ? Cet organe a pour nom Référendum,
et qui plus est, peut être d'initiative populaire…
Mais
Monsieur Macron ne l'entend pas de cette oreille,
tout comme il ne l'avait entendu dans les propositions
issues du Grand débat national. Monsieur Macron
entend continuer à gouverner seul et verticalement,
contrairement à ses multiples affirmations
"Jai changé!"
qui ponctuent ses attitudes électoralistes
successives.
Donc,
puisque les élections législatives (dans leur fonctionnement
actuel) ne sont plus destinées à élire des représentants
porteurs de la volonté du Peuple, mais à faire croire
à ce Peuple, encore un temps, que la démocratie
se trouverait dans les urnes, il convient de
refuser ce simulacre de démocratie en refusant de
voter.
Non
pas par paresse, mais pour signifier que les citoyens
abstentionnistes, majoritaires en nombre, ne reconnaissent
plus la légitimité des élus désignés dans un tel
contexte et exigent que leurs choix soient enfin
pris en considération et traités avec respect.

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