Présidentielles
2022:
Les Français n'ont plus confiance...
L'enseignement le plus marquant à l'issue
de cette présidentielle est l'augmentation
inéluctable de l'abstention. Les mécontents
(abstentions + blancs + nuls) sont désormais
34,20% soit plus de 1 Français sur 3.
Bien
que la présentation des résultats,
rapportée aux seuls suffrages exprimés,
laisse penser que le Président élu
représente 58,5% des Français, la
réalité est toute autre.
Deuxième
tour
24/04/2022
Source: Ministère
de l'intérieur.
|
|
en
% des inscrits
|
Inscrits
(nombre)
|
48
752 500
|
100,00
|
Votants |
35
096 391
|
71,99
|
Blancs |
2
228 044
|
4,57
|
Nuls |
790
946
|
1.62
|
Exprimés |
32
077 401
|
65,80
|
Abstentions |
13
656 109
|
28,01
|
Abstentions
+ Blancs + Nuls |
|
34,20
|
MACRON |
58,54
% des exprimés
|
38,52
|
LE
PEN |
41,46
% des exprimés
|
27,28
|
Les
chiffres...
|
...Officiels
|
...et
les vrais,
rapportés à l'ensemble du corps
électoral
|
Seuls
38,5% de nos concitoyens ont mis un bulletin Macron
dans l'urne, soit guère plus que le total
des mécontents. Mais là n'est pas
encore l'enseignement majeur...
Un
sondage
BVA (*)
réalisé en sortie des urnes révèle
que 56% des votes E. Macron sont motivés
par la volonté de faire barrage à M. Le Pen. Ce
qui veut dire que sur les 18.779.641 votes Macron,
seuls 8.263.042 sont de vrais votes par adhésion.
Or cela ne représente plus que 16,95% de
l'ensemble du corps électoral:
Emmanuel
Macron ne représente que moins de 1 Français
sur 5 !!!
(*) Les instituts de sondages Ipsos
et Elabe donnent les mêmes résultats.
Les
Français n'ont plus confiance, ni
en Macron, ni en un scrutin électoral
qui aboutit à l'élection de
représentants... non représentatifs.
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Vos
réactions:
04.05.2022
Gaston B.
"C'est le Parlement qui devrait élire le Président
et celui-ci ne pourrait plus se conduire en monarque."
Le
président sortant, s'il est réélu aujourd'hui, l'est
surtout à la faveur d'un rejet de la représentante
de l'extrême droite. Il ne doit pas considérer que
ce résultat exprime un soutien à sa politique. Comme
l'a dit Fabien Roussel (PCF), dimanche 24 avril,
Emmanuel Macron ne doit pas "prendre le melon",
car ce n'est pas du tout une approbation de sa politique.
[…]
Quant au score de Marine Le Pen, il résulte en grande
partie d'un vote de colère contre Emmanuel Macron
et sa politique. Il est évident que les habitants
d'outre-mer n'ont pas voté pour le racisme et la
discrimination, mais pour un rejet violent d'Emmanuel
Macron et de ce qu'il représente.
Et que dire des 8,6 % de votes blancs et nuls le
24 avril (6,35 % de blancs et 2,25 % de nuls) ,
soit plus de trois millions de personnes qui se
sont déplacées pour exprimer leur rejet des deux
candidats !
Cette
situation dramatique résulte du système électoral
actuel complètement dépassé et porteur d'un grand
danger. Ce régime présidentiel empêche les gens
de voter pour leur choix, empêche de discuter de
programme, et oblige à agir par stratégie ou par
rejet. Il est source de découragement, de division,
de colères. Bref, une démocratie malade, bien malade.
Il
faut absolument abandonner ce système d'élection
du Président au suffrage direct qui, malgré l'apparence,
est une négation de la démocratie. C'est le Parlement
qui devrait élire le Président et celui-ci ne devrait
pas pouvoir se conduire en monarque pendant cinq
ans, mais être contrôlé par les élus et avoir
des prérogatives plus réduites, comme dans la plupart
des pays. Il est nécessaire de changer la Constitution
en ce sens...
04.05.2022
Alain M.
"Les électeurs qui votent blanc ne sont pas que
des " individualistes."
Voter
blanc est un acte citoyen et, d'une certaine façon,
un engagement. Me considérer comme un individualiste
est pour moi choquant. Si j'ai voté blanc, c'est
que j'ai considéré que les deux candidats en présence
ne respectaient pas mes valeurs et que je n'ai pas
voulu voter par défaut. Je ne voulais cautionner
ni un programme xénophobe, ni un candidat qui favorise
le profit des multinationales et qui est méprisant
avec une couche de la société. Je souhaite une autre
société basée sur d'autres valeurs. Pour votre information,
le 24 avril, j'étais assesseur dans un bureau de
vote. Je ne suis ni individualiste, ni simple consommateur
et je défends quotidiennement les valeurs que j'ai
enseignées durant ma carrière: entraide, respect,
loyauté, justice sociale.