Ces élus doivent être répartis sur au moins trente départements.
Le
système du parrainage devient moyen de pression
Prenons
le cas d'un maire qui a besoin pour sa commune de subventions
venant de l'Etat ou de la Région, ce qui est le cas
le plus général. Suivant la couleur politique
de ces instances de décision, le maire risquera tout
bonnement la censure de ses dossiers s'il donne son parrainage
à un candidat "politiquement non aligné",
puisque le parrainage est public.
Ce
même maire, affichant ainsi une étiquette politique
même si ce n'est pas son intention, risque aussi de
devenir clivant pour une partie de ses administrés,
alors même que, dans la plupart des cas, il a été
élu sur des bases autres que purement politiques.
Bayrou
au secours de la fausse démocratie
Sous
couvert de venir en aide aux "petits" candidats,
Bayrou, maire de Pau, a ouvert une "banque de parrainage"
(qu'il dit démocratique mais qui n'a de démocratique
que le nom) afin de voler au secours des candidats qui
ont un score dans les sondages de plus de 10%.
Bayrou
évalue ainsi la légitimité des candidatures sur la base
des intentions de votes qu’elles reçoivent dans les sondages.
Un critère totalement arbitraire et antidémocratique qui
laisse en dernière instance à des instituts de sondages
le soin de valider la légitimité des candidatures!
On
peut ensuite se demander suivant quels critères aussi
"démocratiques" que personnels!!! il compte
distribuer lui-même ce stock de parrainages artificiels
!
On
peut ensuite se demander suivant quels critères aussi
"démocratiques" que personnels!!! il compte
distribuer lui-même ce stock de parrainages artificiels
!
Supposons
maintenant (en faisant beaucoup d'efforts) que ce stock
puisse être politiquement neutre... Quel est alors
l'intérêt du parrainage si un candidat déficitaire
pouvait puiser dans une réserve neutre? Quand Bayrou
argumente que c'est pour corriger le manque de démocratie,
il admet donc ce manque de démocratie. Il faut alors
non pas corriger le manque mais supprimer la cause c'est-à-dire
le parrainage lui-même tel qu'il est pratiqué...
La
démocratie doit appartenir à TOUS les citoyens
Certains
prônent l'évolution du parrainage des élus
en un parrainage mixant élus et citoyens. Ce serait
déjà un grand progrès. Mais pourquoi
ne pas aller au bout de la démarche: C'est aux citoyens
de base de désigner, localement, leurs représentants.
C'est ce qui est proposé et détaillé
dans cet article: Un
nouveau système électoral pour une nouvelle
démocratie.
Ainsi, les candidatures issues d'un processus partant de
la base ne peuvent être ni fantaisistes ni marginales.
Par contre, elles peuvent être en dehors de la pensée
"main-stream" dominante. Et en tout état
de cause, le résultat serait de la démocratie
pure.
L'exemple
d'une
démarche qui n'a pas d'équivalent connu à ce jour.
À Guémené-sur-Scorff (petite commune du Morbihan), le maire
divers gauche René Le Moullec a invité aux urnes
la population pour désigner le candidat qui bénéficiera
de son parrainage. Une manière de "réintéresser les gens
à la politique", et de répondre à la montée
inquiétante de l'abstention.
Bel exercice de démocratie: Les votants pouvaient choisir
parmi huit candidats sélectionnés par la mairie, qui avait
cependant écarté les candidatures jugées moins sérieuses
et les extrêmes, mais qui proposait néanmoins un
neuvième bulletin, intitulé "autre", laissant ainsi la possibilité
d'écrire un nom différent.
Les électeurs ont désigné le communiste Fabien Roussel.
L'élu se félicite d'avoir provoqué, en outre, une
hausse des inscriptions sur les listes électorales après
l'annonce de cette consultation.
Le
témoignage d'un autre maire.
"Le parrainage fait partie des
nombreuses lois déconnectées de la réalité."
"Aujourd'hui,
pour avoir le droit de rentrer dans la course à la présidentielle,
les candidats doivent réunir 500 signatures d'élus. Cela
fait partie des nombreuses lois devenues obsolètes et
déconnectées de la réalité et des besoins de notre système.
Même
si je suis un jeune élu, maire de la commune de Marsais,
940 habitants, en Charente-Maritime, je me pose beaucoup
de questions sur la Ve République et notre système démocratique,
qui pendant cette période de pandémie a souvent été maltraité.
Ce système de parrainage obsolète est une dure réalité
pour les candidats, mais aussi et, surtout, pour nous,
les maires de communes rurales sans étiquette.
Nous
sommes la première strate politique, en contact avec la
population, nous ne sommes pas cachés dans l'hémicycle.
L'histoire d'orientation gauche ou droite ne répond plus
à rien. 95 % d'entre nous ne donneront pas de parrainage
de peur d'avoir une étiquette qui ne les représentera
pas forcément, d'avoir des représailles ou de risquer
une scission dans leur conseil municipal.
Notre
gestion communale ne répond pas à un parti, mais réellement
à un besoin de la population.
[...]
Je vois qu'un président non-candidat (non déclaré bien
sûr) possède déjà ses 500 signatures, alors que d'autres
acteurs politiques de tout bord ayant une certaine assise
politique courent encore après les signatures au lieu
de nous exposer leur programme (qui pour moi devrait être
le seul et vrai débat)…
J'invite
pour cela mes collègues et amis élus à se poser la question
du parrainage. Parrainer des candidats, même s'ils ne
représentent pas votre idéologie, permet d'avoir un débat
démocratique des idées. Je parle de laisser le débat possible
pour le candidat, en aucun cas d'adhérer, ni de soutenir,
mais simplement de pouvoir avoir
un débat présidentiel varié et représentatif de la population".
Steve
Gabet (Charente-Maritime)
La
solution 100% démocratique est ici.