La
conscience civique s'est noyée dans la société
de Consommation
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Civisme
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société
de consommation
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égoïsme
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incivisme...
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Un
groupe social ne peut se maintenir que par la cohésion
des individus qui le composent. Le maintien de cette cohésion
nécessite l'existence et le respect de règles
communes. Le civisme n'est autre que la prise de conscience
du bien fondé de ces règles et leur application
spontanée et naturelle.
Dans
nos sociétés "modernes", bien que
les règles soient codifiées dans des lois et
des règlements, et bien que police
et justice soient chargées de les faire respecter,
le
civisme n'est pourtant plus la vertu la plus universellement
partagée.

-
Laisser
son chien aboyer des heures, ou le laisser pisser ou déféquer
dans la rue ou chez autrui c'est montrer qu'autrui ne
compte plus.
-
Faire
des graffitis sur les façades, dans les bus, le métro...
c'est dégrader le bien commun.
-
En
voiture: se garer à cheval sur deux places, sur
les passages pour piétons, griller la priorité,
c'est faire preuve d'égoïsme.
-
Ne
pas respecter sa place dans une file d'attente c'est mépriser
son prochain.
-
L'insolence
d'élèves à l’encontre de leurs professeurs
est le signe d'une éducation défectueuse
en matière de valeurs.
-
Jeter
ses mégots de cigarettes, des plastiques, des bouteilles...
dans la rue, les jardins publics, sur le bord des routes,
sur la plage c'est de l'inconscience doublée d'irresponsabilité.
-
Les
feux de forêts sont souvent la conséquence
d'une cigarette non éteinte ou d'un geste malveillant.
-
Les
décharges sauvages témoignent du crétinisme
de leurs auteurs.
-
...
... ...
D'où
vient la perte du sens civique?
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La
société de consommation maximise l'EGO
Les deux principaux "bras armés" de la société
de consommation sont la publicité et les médias
qui lui servent de vecteur.
La société de consommation veut le profit maximum
et immédiat. Pour obtenir l'acte d'achat la publicité
utilise plusieurs leviers:
L'enfant
est devenu la cible, non seulement des produits alimentaires,
mais aussi des jeux et de toute la panoplie du matériel
numérique qui est nécessaire pour y accéder.
Or l'enfant est un cerveau en formation, malléable
à souhait. C'est donc "un jeu d'enfant" (sic!)
pour la télé et la pub d'y incruster des notions
de propriété, d'égo, de domination...
d'autant qu'on est entré dans l'ère de l'enfant
roi: Il fascine ses parents par sa maîtrise des outils
numériques (il est né avec) et obtient la satisfaction
de la plupart de ses caprices "pour qu'il ne soit
pas moqué - voir harcelé - par ses copains dans
la cour de récréation".
Chez
l'adulte la publicité exacerbe les instincts primaires
comme le sexe, le sentiment de domination, d'être le
plus fort ou le meilleur. Et lorsque les moyens financiers
ne sont pas au rendez-vous pour les acquisitions valorisantes,
on concentrera les efforts sur le paraître !
Chaque
individu essaie de trouver ce qui va le distinguer du troupeau,
par une performance, par une originalité, susceptible
de concentrer les regards vers son ego. La société
de consommation a ainsi réussi à métamorphoser
les comportements sociaux de l'individu, par gonflage du "Je"
au détriment du "Nous".

La
société de déresponsabilisation
Aujourd'hui
tout passe par l'argent; tout s'achète et tout se vend.
Autrefois le citoyen éliminait ses déchets,
nettoyait son trottoir...
Pour ne plus "s'en occuper" il s'en acquitte aujourd'hui
par une taxe, une redevance ou ... une assurance. Du coup,
il ne s'en sent plus responsable.
Nous
vivons désormais dans une société à
"irresponsabilité illimitée" dans
laquelle une grande majorité d’individus ont délégué à d’autres
leurs propres responsabilités:
-
Je
ne me préoccupe pas de ma vieillesse, ma caisse
de retraite s'en charge.
-
Je
n'hésite plus à changer de lunettes, je
cotise à une bonne mutuelle.
-
Je
n'ai plus besoin de gérer mes comptes, ma banque
s'occupe de tout... et elle ne fait jamais d'erreur.
-
Je
ne crains plus l'accident depuis que je suis bien assuré.
Comme dit une certaine pub: "Zéro
tracas, zéro blabla"! Je peux donc
conduire en irresponsable.
-
Je
ne "fais pas de politique"... j'ai voté
pour que des pros le fassent pour moi.
Les
mauvais exemples donnés par les "représentants"
politiques
L'homme ou la femme politique devrait faire preuve de civisme
puisqu'il ou elle se dévoue (??), par définition,
à la cause publique. Pourtant les exemples ne manquent
pas de ceux d'entre eux qui
-
"oublient"
de payer leurs impôts,
-
placent
leur fortune dans des paradis fiscaux,
-
utilisent
l'argent public ou le personnel de l'Etat pour leurs affaires
privées,
-
font
de fausses déclarations ou présentent de
fausses notes de frais...
-
....
Et,
d'une manière très générale, ceux
qui font beaucoup de promesses qu'ils ne tiennent pas, ou
votent des décisions applicables à l'ensemble
des Français... sauf à eux-mêmes.
C'est
l'une des raisons majeures du basculement de certains dans
l'incivisme qui consiste en une sorte de vengeance qui s'observe
notamment au cours des manifestations de rue.
On l'observe aussi dans l'abstention croissante aux consultations
électorales.
Peut-on
retrouver le sens civique?
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L'interdit
et la coercition ne sont pas les bonnes méthodes.
La
répression et les amendes ne suffisent pas.
Au
contraire, elles incitent à la vengeance et aux actes
inciviques... L'éducation
civique ne doit pas se faire par la contrainte, ni par la
culpabilisation.
L'interdit
qui vient d'une puissance supérieure ne peut que se
subir, sans contestation, sans discussion. La coercition (qui
est l'obligation d'exécuter sous peine de punition)
nie la phase de prise de conscience qui est pourtant nécessaire
à l'adhésion. De ce fait, il ne reste en tête
que la notion négative d'obligation.
Voilà
pourquoi l'éducation est bien plus performante que
la contrainte. Mais elle nécessite plus de temps pour
être assimilée.
Si
le citoyen était éduqué aux bonnes pratiques
sociales, et habitué à prendre ses responsabilités
plutôt qu'éduqué à échapper
aux contraintes et aux verbalisations, il n'y aurait plus
besoin de décrets d'interdiction.
Le
rétablissement de l'éducation civique à
l'école, dès la maternelle, est sans aucun
doute un bon début. Mais il faut aller bien plus loin.
Les parents sont les premiers acteurs de l'éducation.
Si l'on veut qu'ils transmettent les bons codes, il faut déjà
qu'ils soient eux-mêmes bien "encodés".
Responsabiliser
les jeunes en leur confiant des missions. Le but est de
vivre la citoyenneté au concret. Exemples:
-
Ramasser
des déchets dans son quartier permet de sensibiliser
à l'écologie et de réduire, voire
de supprimer les abandons de canettes et autres objets
sur l'espace public.
-
Un projet d'embellissement du quartier, de la commune,
peut se concrétiser par un jardin pépinière
pour faire pousser des fleurs qui serviront à l'embellissement.
-
Etablir
un service de visites aux personnes âgées,
de transport ou d'aide aux courses sera de nature à
développer les échanges intergénérations.
-
Place
aux propositions et à l'imagination...
Ouvrir
les conseils municipaux aux citoyens, non en tant que
simples spectateurs, mais en tant que forces de propositions,
par la voie de consultations.
Ce type d'action s'avère très positif pour l'engagement
dans la gestion de la cité, à la condition expresse
... de tenir réellement compte des propositions qui
ont été élaborées.
Voir
à ce sujet l'exemple du village de Vandoncourt dans
le Doubs (25) dans cette archive
vidéo de l'INA.
L'éducation
civique devrait être l'apprentissage
de la liberté, celle-là même qui s'arrête
là où celle des autres commence. Car être
libre ce n'est pas faire n'importe quoi; la liberté
a ses limites. La prise de conscience de ces limites participe
à la construction du civisme.
La
principale règle du civisme est le respect
Le civisme est le rapport qu'entretiennent des individus responsables
envers la société dans son ensemble. Le civisme
c'est d'abord du respect, c'est-à-dire la prise en
compte du bien commun autant que du bien personnel.

Le
civisme nécessite une "conscience politique" (la chose publique).
Il présuppose pour le citoyen la connaissance de ses
droits, la connaissance de leurs limites, ainsi que de ses
devoirs vis-à-vis de la collectivité. C'est là que
réside le bon "encodage".
Il devient plus facile de respecter les bâtiments publics,
les services publics, les jardins publics,... si l'on a conscience
que nous en avons financé une partie par nos impôts
et que toute dégradation revient à se mutiler
soi-même. C'est exactement le contraire de phrases malheureuses
que l'on entend trop souvent: "c'est
pas à nous... donc on peut..."
Outre
le respect d'autrui et du bien public, il y a lieu d'ajouter
quelques autres règles simples de civilité telles
que:
-
la
politesse,
-
la
courtoisie,
-
le
savoir-vivre,
-
l'entraide
-
....

Graeme
Allwright
Qu'as-tu
appris à l'école, mon fils
A l'école aujourd'hui?
Qu'as-tu appris à l'école, mon fils
A l'école aujourd'hui?
J'ai
appris qu'il n'faut mentir jamais
Qu'il y a des bons et des mauvais
Que je suis libre comme tout le monde
Même si le maître parfois me gronde
C'est ça qu'on m'a dit à l'école, Papa
C'est ça qu'on m'a dit à l'école...