Effet
sur la planète ? Si l'acheteur
en exprime la demande, il se voit
proposer de recevoir son ticket
de caisse via sa messagerie Internet.
Mais, outre le fait qu'aujourd'hui
encore, tous les consommateurs ne
disposent pas d'un accès numérique,
le bénéfice pour la planète
est plutôt négatif !
En
effet, selon l'ADEME(1),
chaque e-mail envoyé génère 10 grammes
de CO2.
En France, 12,5 milliards de tickets
de caisse sont imprimés chaque année.
Les remplacer par un e-mail représenterait
une émission de (12.5 milliards
x 10g CO2) = 125.000 tonnes de CO2.
Si
l'on veut réellement lutter contre
le réchauffement climatique il serait
bien plus utile et efficace de commencer
par supprimer toute la publicité
papier qui envahit nos boites aux
lettres : Chaque année, il est distribué
entre 800 000 et 900 000 tonnes
de prospectus publicitaires dans
les boîtes aux lettres françaises
(6 fois le poids des tickets de
caisse). Cela représente 40kg de
prospectus par foyer et par an.
12 millions d'arbres sont nécessaires
pour fabriquer les prospectus chaque
année.
Si
l'on choisit de supprimer les
tickets de caisse c'est pour
d'autres raisons cachées: |
La
facturette par SMS ou e-mail :
une alternative peu vertueuse.
L'envoi
dématérialisé
nécessite de recueillir nos données
personnelles, à minima notre
e-mail. L'UFC-Que Choisir précitée
s'interroge : "
Cela peut laisser craindre au consommateur
qu'on les utilise pour d'autres
fins. Qui lui dit que, demain, il
ne recevra pas, avec son ticket
de caisse, une promotion sur un
produit ou toute autre publicité
? "
Un
processus d'abêtisation est en cours
L'avènement
d'internet a permis, notamment à
travers les réseaux sociaux,
l'expression débridée
visant au culte du "MOI JE".
Le plus important n'est plus de
réfléchir à
ce que l'on vit, mais au volume
de ce que l'on fait et surtout de
ce que l'on dit. Contrairement aux
attentes logiques, au lieu de contribuer
à un enrichissement intellectuel
par l'ouverture de l'accès
au savoir et de sa diffusion, internet
tend plutôt vers la crétinisation
des individus (2).
Les maîtres de l'économie
trouvent là un terrain très
favorable à la poursuite
du formatage des cerveaux aux nouveaux
enjeux de la société
de consommation. La suppression
des tickets de caisse sert de prétexte
(parmi d'autres) à un vaste processus
de déresponsabilisation de l'humain,
engagé depuis déjà
plusieurs décennies. Dorénavant,
tout est fait pour que l'humain
n'ait plus à penser par lui-même,
d'autant plus facilement d'ailleurs
qu'Internet
et la numérisation ont ouvert
la voie à la dématérialisation
de tous les "gestes responsables"
du quotidien: