Changer de bocal pour
Changer la société

 

Edito

Par Anicet Le Marre
20.01.2025

Retraites :
un faux problème

 

D'abord, mettons-nous d'accord

La retraite est le début d'une nouvelle vie après une carrière de labeur.
La pension de retraite est le financement de cette seconde vie.

Le principe est que, pendant leur carrière, les laborieux cotisent (= acceptent un prélèvement sur leur salaire) pour financer leur fin de vie. Ils n'ont pas cotisé pour financer la retraite de leurs descendants mais pour financer la leur.

 

 

Historique: voir la source

Les décrets du 4 et 19 octobre 1945 instituant la sécurité sociale créent une assurance vieillesse à laquelle tous les salariés sont obligatoirement assujettis.

Les pensions de retraites sont payées directement par les cotisations des actifs qui se constituent eux-mêmes, par leurs cotisations, des droits futurs à la retraite.

Cependant, jusqu'au début des années 1960, le montant des retraites demeure faible car la durée de cotisation est insuffisante pour servir une pension de retraite décente. Cela est tout-à-fait normal puisqu'une quarantaine d'années (durée d'une vie active) est nécessaire pour installer complètement et pérenniser un tel système.

 

 

L'historique montre clairement que ce sont bien les salariés eux-mêmes qui ont débuté le financement de leur future retraite par leurs propres cotisations.

Et c'est un MENSONGE SCANDALEUX de dire que les retraites actuelles sont financées par la génération de nos enfants. Ce discours, qui est celui des gouvernants, revient à dire que ce serait nos enfants (aujourd'hui salariés) qui financeraient nos retraites. C'est FAUX !

Accepter ce "concept" voudrait dire que, dès 1945, les premiers cotisants finançaient déjà, non leur propre retraite mais celle de la génération suivante, donc celle de leurs futurs enfants !!!!

La vérité est que les retraités actuels ont financé leur propre retraite par leurs propres cotisations et que nos enfants financent la leur, future, de la même façon.

La réalité est que les gouvernements successifs ont détourné, par différents stratagèmes, les cotisations des laborieux pour les affecter à d'autres financements que les pensions de retraite. Et qu'aujourd'hui ils (= les responsables de ces gouvernements successifs) utilisent les mêmes stratagèmes pour justifier la gabegie des retraites.

 

Répartition et solidarité inter-générationnelle ?

Cette locution "retraite par répartition" veut signifier que les cotisations sur les salaires des travailleurs actuellement en activité servent, au même moment, au paiement des pensions des retraités.

Or, comme rappelé plus haut, les premières pensions ont été financées par les cotisations sur les propres salaires des premiers retraités eux-mêmes.

Si aujourd'hui les pensions ne sont plus payées par les cotisations préalables de ces retraités, mais par la génération suivante.... Où sont alors passées les cotisations préalables de ces retraités ???

Ne s'agirait-il pas plutôt d'un tour de passe-passe sémantique manipulation par le langage, habilement conforté par l'usage abusif d'une autre locution: "Solidarité inter-générationnelle"? Ce mot valise, n'est-il pas invoqué pour occulter un savant maquillage budgétaire et justifier un faux déficit ?

Le vrai déficit ne viendrait-il pas plutôt des cadeaux faits aux entreprises, sous les multiples formes d'allègement des charges sociales qui leur incombaient depuis le contrat originel ? Lesquels cadeaux successifs ont réduit d'autant les ressources de la caisse des retraites !

Soit dit en passant:
Selon le MEDEF "40% seulement des charges sociales seraient payées par les salariés quand l'entreprise en supporterait 60%". Ceci est encore FAUX car le MEDEF omet de dire que ces charges sociales dites "patronales" ne sortent pas du portefeuille du patron: bien que réglées comptablement par lui, elles ont bien été générées par le travail des salariés. Pour le comprendre il suffit de constater que si le patron licencie un salarié il n'y a plus ni salaire, ni charges salariales, ni charges patronales correspondant au salarié licencié.

 

Cotisations-pensions: un équilibre facile à trouver

Retraite par répartition signifie (aussi) que le volume des cotisations doit obligatoirement s'ajuster au volume des pensions. Or le nombre de cotisants baisse au point de devenir très bientôt inférieur au nombre de retraités. D'où le déséquilibre.

Selon les causeurs (classe politique, medias,...) l'ajustement ne peut se réaliser que par trois mécanismes pouvant se combiner:
- augmentation des taux de cotisation
- allongement de la durée de cotisation
- diminution des pensions.

Or un autre paramètre, pourtant essentiel, est constamment occulté: celui du nombre de cotisants. Car si on augmentait le nombre de cotisants, le déséquilibre se résorberait de lui-même. Comment ?

1 - Taxer les robots

Les entrepreneurs qui remplacent le travail humain par des robots ne le font pas pour figurer au top technologique. Ils le font pour réduire les charges de main-d'oeuvre et augmenter leurs profits. Pourquoi ne soumettrait-on pas ces entreprises à une cotisation sociale équivalente à celle qui serait dûe sur l'équivalent de travail humain supprimé ?

2 - Une autre répartition du travail

Selon France Travail "En moyenne au troisième trimestre 2024 [...] le nombre de personnes tenues de rechercher un emploi (catégories A, B, C) s'établit à 5.123.700".

Ce chiffre, pourtant faramineux, n'empêche pas les responsables politiques de se glorifier d'avoir réduit considérablement le chômage au point de frôler le plein-emploi.... Honte de rien, mais passons....

Si, au lieu de favoriser le "travailler plus" on favorisait le "partager plus le travail" selon le principe décrit sur la page changer de modèle social , le budget retraites serait largement excédentaire !

3 - Et les milliardaires...?

Selon l'Observatoire des inégalités: Le patrimoine professionnel de Bernard Arnault est estimé à 203 milliards d'euros. Pour accumuler autant, une personne au SMIC devrait travailler.... 12 millions d'années et épargner tout ce qu'elle gagne ! Et encore.... sa fortune personnelle n'est pas prise en compte...

Vous imaginez la montagne de billets de 500 € si on entassait son pactole avec celui de tous ses petits copains !

Si l'Etat les obligeait à contribuer au budget de la France, ne serait-ce qu'à hauteur de 1% de leurs revenus annuels, le financement de la caisse des retraites serait réglé et le gouvernement serait peinard.

Ces ogres financiers seraient-ils pour autant sur la paille ? NON! Alors...

 

Qu'est-ce qu'on attend ?

 

Les éditos précédents sont accessibles ici.


Un des outils parmi les plus démocratiques qui soient:

Le Référendum

Pourquoi n'est-il (quasiment) jamais utilisé?


Un nouveau dossier est disponible sur ce site:

On nous ment !



On a fait croire aux gens que la démocratie se résumait au droit de vote, que les pauvres doivent travailler pour les riches, que les riches sont nécessaires pour le bien des pauvres, que c'est comme ça et que ça ne changera pas. Et les gens l'ont cru... comme dans l'allégorie de la caverne de Platon.
Mais nous ne sommes plus au temps des cavernes. Les gens s'informent. Ils ne se laissent plus berner...


Ceci est une promesse politique...

 

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